Burundi : suite des opérations de police, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit

Les habitants des quartiers visés fuient la capitale. (AP Photo)

A Bujumbura, les forces de l'ordre poursuivent, lundi, leur opération de désarmement dans les quartiers acquis à l'opposition. Au moins deux civils ont été tués dans le quartier de Musaga.

A la demande de Paris, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit, lundi 9 novembre à New York, pour écouter notamment le Haut-Commissaire aux Droits de l'Homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, les informer sur "la détérioration rapide de la situation au Burundi".

Au moins deux civils ont été tués et un policier blessé, dans la matinée de ce lundi, lors d'une opération de police dans un quartier contestataire de Bujumbura, après une nuit calme.

Selon un gradé de la police ayant requis l'anonymat, "des criminels armés" ont lancé une grenade sur une patrouille de police qui a répliqué, dans le quartier de Musaga, dans le sud de la capitale burundaise. Un policier a été blessé par cette grenade, a ajouté ce responsable.

"Deux personnes, dont un étudiant qui sortait de sa maison, ont été tuées par ces policiers qui tiraient dans tous les sens", a de son côté raconté un témoin, sous couvert d'anonymat, une version confirmée par deux autres habitants du quartier.

Les autorités burundaises ont lancé dimanche une vaste opération de recherche d'armes dans un autre quartier contestataire, Mutakura, dans le nord de Bujumbura, à l'expiration d'un ultimatum lancé par le président Pierre Nkurunziza aux opposants à son 3e mandat.

Craintes de la communauté internationale

La présidence avait tenté samedi de rassurer la communauté internationale qui s'inquiète de possibles violences policières et d'une potentielle escalade, sur fond de discours incendiaires aux connotations ethniques de certains durs du pouvoir.

"Il n'y aura pas de guerre ni de génocide" au Burundi, avait ainsi affirmé samedi Willy Nyamitwe, influent conseiller de M. Nkurunziza.

Gervais Rufyikiri, ancien deuxième vice-président de l'Assemblée nationale du Burundi, actuellement en exil à Bruxelles, a réagi aux appels à la violence lancés par certains dirigeants burundais, et critiqués vendredi par le président rwandais Paul Kagame.

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Gervais Rufyikiri, ancien deuxième vice-président de l'Assemblée nationale du Burundi, actuellement en exil à Bruxelles

De nombreux habitants des quartiers contestataires, inquiets, avaient quitté ces derniers jours la capitale par crainte d'exaction de la police à l'expiration, samedi minuit, de l'ultimatum.

A Mutakura, "la nuit a été très calme", a assuré un habitant à l'AFP, "tout s'est bien passé, mais nous qui sommes restés sur place avons peur car le quartier est totalement totalement vide".

Après une opération de fouille de plusieurs heures dimanche, la police a présenté à la presse une dizaine d'armes et quelque grenades.

Avec AFP