C’est dans un communiqué qui vise nommément le journaliste Esdras Ndikumana. Le ministre Alain Guillaume Bunyoni s’en prend à des personnes anonymes qui selon lui, devancent « sciellementles enquêtes judiciaires » pour désigner les coupables. Mr. Bunyoni a particulièrement indexé le journaliste Esdras Ndikumana l’accusant « de servir ses intérêts politiques » Le même communiqué dont VOA Afrique a reçu la copie traite le correspondant de RFI et de l’AFP de « penchant », mais aussi de « diviser les Burundais et promouvoir le crime et la violence ».
Selon l’AFP, deux figures de la société civile soutenant le gouvernement burundais ont proféré mardi sur twitter de graves menaces à l'encontre de M. Ndikumana.
"L'AFP juge inacceptables ces attaques nominales contre son correspondant Esdras Ndikumana, qui ciblent et mettent un danger un journaliste assurant une couverture irréprochable de l'actualité au Burundi dans des conditions très difficiles ", a réagi la directrice de l'Information de l'AFP, Michèle Léridon.
Esdras Ndikumana vit en exile à Nairobi avec sa famille où il continue de couvrir l’actualité au Burundi. En août 2015, il a été torturé dans les bureaux des services secrets burundais après son arrestation pendant qu’il prenait les photos sur le lieu du meurtre du General Adolphe Nshimirimana, abattu au nord de la capitale Bujumbura.
Esdras Ndikumana a été récompense pour sa couverture de la crise au Burundi en recevant à Paris le prix 2015 de la presse diplomatique française.
Depuis fin avril 2015, le Burundi connaît une crise politique et sécuritaire grave à la suite du troisième mandat controversé du président Pierre Nkuruniza. L’ONU a enregistré plus de 500 morts et plus de 270.000 Burundais qui ont fui leur pays. Plusieurs organisations internationales et gouvernements occidentaux ont prévenu un génocide contre les tutsi et les hutu de l’opposition, ce que dément catégoriquement l’autorité de Bujumbura.