"Le gouvernement, qui est un parent pour tous, vous donne cinq jours, depuis ce 2 novembre jusqu'au 7 de ce mois, pour renoncer définitivement à cette voie" de la violence, leur a lancé le chef de l'Etat, dans un discours à la Nation en langue nationale kirundi, diffusé sur les ondes publiques.
"Vous serez accueillis par les forces de l'ordre, on vous apprendra à aimer votre pays pendant deux semaines, puis vous serez renvoyés parmi les vôtres", a ajouté M. Nkurunziza, sans autre détail, avertissant qu'il s'agissait du "dernier appel" lancé aux insurgés.
Selon le porte-parole adjoint de la présidence, Jean-Claude Karerwa, interrogé par l'AFP, "cela signifie que ceux qui se rendront avant la date-limite vont bénéficier d'une amnistie". "Après leur +formation civique+, ils vont rentrer chez eux, il n'y aura pas de poursuites judiciaires", a-t-il souligné.
M. Nkurunziza, qui avait promis lors de sa prestation de serment fin août de ramener la paix et la sécurité dans les deux mois, a assuré que cet objectif avait été rempli "à 92%" sans autre précision.
Le président burundais a appelé lundi la population à aider la police à détruire les "petits groupes de tueurs" qui sont encore à l'oeuvre.
Il a également annoncé l'organisation d'un "dialogue national (...) dans un esprit de concertation qui va faire l'admiration de la communauté internationale". Sourdes aux pressions de leurs partenaires internationaux, les autorités burundaises ont déjà promis l'ouverture d'un dialogue national, mais ont jusqu'ici refusé que les principaux opposants au 3e mandat de M. Nkurunziza, réélu le 21 juillet, y prennent part.
L'annonce fin avril de la candidature de M. Nkurunziza à ce 3e mandat a plongé le Burundi dans une grave crise politique émaillée de violences. L'opposition, la société civile et une partie du camp présidentiel jugent ce nouveau mandat contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006).
Les autorités ont maté à la mi-mai une tentative de putsch et étouffé un mois plus tard six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura. Mais les violences se sont intensifiées, avec notamment des assassinats ciblés de figures des deux camps, des attaques contre la police, des exécutions sommaires et des accrochages entre groupes armés et forces de sécurité dans plusieurs régions.
Avec AFP