Des explosions et des tirs étaient entendus lundi soir à Bujumbura, à quelques heures de l'ouverture des bureaux de vote pour une présidentielle controversée au Burundi, plongé dans une grave crise par la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, selon des journalistes de l'AFP et des témoins.
Selon des témoins, des inconnus ont ouvert le feu sur des policiers, qui ont répliqué dans le quartier de Ngagara, au nord du centre-ville, où des explosions ont également été entendues.
Deux explosions et des tirs ont également retenti dans celui de Nyakabiga, au nord-est du centre-ville, et des tirs étaient entendus à Kanyosha, dans le sud de la capitale, selon des habitants.
Entre-temps, l'opposition burundaise a lancé un appel au boycott du scutin présidentiel devant se tenir mardi.
"J'appelle les citoyens burundais à ne pas se rendre aux urnes ce 21 juillet pour ce scrutin qui n'est pas démocratique", a dit ce leader de l'opposition, joint au téléphone par Reuters.
Un porte-parole de l'Union africaine, Jacob Enoh Eben, a fait savoir lundi que l'organisation ne dépêcherait pas d'observateurs pour veiller au bon déroulement du vote dans la mesure où, dit-il, "les conditions ne permettent pas d'élections crédibles, transparentes et libres".
La commission électorale assure quant à elle que le nom des candidats d'opposition figure sur les bulletins de vote, en dépit de leur retrait, et que toute voix en leur faveur sera comptée au moment du dépouillement. Les pourparlers entre gouvernement et opposition n'ont donné quasiment aucun résultat.
Les dernières discussions ont même été suspendues dimanche, en l'absence de représentants du pouvoir autour de la table.
Des diplomates en poste dans le pays craignent que la crise actuelle ne dégénère en guerre civile, une perspective d'autant plus redoutée dans cette région qu'elle réveille le souvenir du génocide au Rwanda, qui avait fait 800.000 morts en 1994.
Avec AFP et REUTERS