Il avait été arrêté fin décembre, avant d'être remis en liberté provisoire dans l'attente de son procès devant la Cour de repression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), qui l'a condamné jeudi à cette peine d'emprisonnement avec sursis ainsi qu'à une amende de 200.000 Francs CFA (305 euros).
Lire aussi : Fermeture des locaux d'un journal d'investigation burkinabè"Je garde un goût très amer de ce procès (...) le débat sur le fond n'a jamais été fait", a-t-il déclaré au téléphone à l'AFP après sa condamnation. "A aucune des audiences je n'ai vu la police", a-t-il ajouté.
Son enquête, diffusée sur la web-radio Chrystal News, dont il est le directeur de l'information, affirmait que la police béninoise avait procédé à des exécutions au sein d'une école publique dans la capitale Porto-Novo la nuit du 17 novembre 2022. Deux des trois personnes interrogées dans cette enquête radiophonique, témoignant de cette présumée tuerie, ont également été condamnées jeudi par la justice béninoise pour le même motif.
Le chef du quartier où se trouve cette école a été condamné à 12 mois de prison assortis de sursis et à 200.000 Francs CFA d'amende. Le gardien de l'école écope lui de 6 mois de prison ferme et 100.000 Francs CFA d'amende. Il a retrouvé sa liberté après plus de six mois de détention préventive.
Les trois condamnations ont été confirmées à l'AFP par une source judiciaire ayant souhaité garder l'anonymat. Contactés par l'AFP, la police et le procureur n'étaient pas joignables jeudi après-midi.
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Virgile Ahouansè est un journaliste reconnu au Bénin, où il fut notamment le rédacteur en chef de la station de radio Soleil Fm appartenant à l’opposant en exil Sébastien Ajavon, avant sa fermeture par les autorités béninoises en 2019. Il est connu pour ses prises de position critiques envers l’exécutif, au moment où la presse d'opposition se réduit à peau de chagrin dans le pays ouest-africain.
Le président Patrice Talon, élu en 2016, puis réélu en 2021, est régulièrement accusé d'avoir opéré un virage autoritaire au nom du développement dans ce pays autrefois salué pour le dynamisme de sa démocratie. Ses principaux opposants vivent actuellement à l'étranger, visés par des affaires de justice au Bénin.
Plusieurs journalistes ont été arrêtés, et un journaliste étranger expulsé ces dernières années au Bénin, où la liberté de la presse "a fortement reculé", selon l'organisation Reporters sans frontières (RSF).
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