Aurier absent contre Arsenal à cause d'un "visa retiré" par les autorités britanniques

Encore une affaire Serge Aurier! Le défenseur ivoirien du Paris SG a été privé de visa d'entrée au Royaume-Uni, en raison de sa condamnation pour violences sur un policier en France (dont il a fait appel), a dénoncé mardi son club. Pas de choc contre Arsenal en Ligue des champions mercredi pour lui.

Le Paris SG ne décolère pas : le club français dit avoir été notifié de la décision mardi à 14h00, ce qui "s'assimile à un manque de respect envers le club". Et voilà qu'il doit faire sans un joueur crucial de son effectif, qui aurait sans doute été titulaire mercredi à l'Emirates face aux Gunners.

Et d'enrager contre une décision "très difficilement compréhensible au regard du droit européen". Le Home Office (ministère de l'Intérieur britannique) a de son côté réaffirmé à l'AFP son "droit de refuser un visa à tout individu reconnu coupable de délit", rappelant sa législation très stricte pour tout "non-ressortissant de l'Union européenne ayant été condamné à une peine de prison de moins de 12 mois lors des cinq dernières années".

"Le principe de la présomption d'innocence -principe directeur du procès pénal, droit fondamental partout reconnu dans les pays de l'Union européenne- doit s'appliquer", a protesté dans un communiqué de soutien Stéphane Burchkalter, directeur du département juridique de l'UNFP, le syndicat des joueurs professionnels en France.

Avocat spécialisé en droit d'immigration et du sport, Andrew Osborne du cabinet britannique Lewis Silkin a pour sa part estimé qu'il s'agissait d'une décision "sévère", qui "ressemble à un autre exemple de l'environnement migratoire hostile que le gouvernement (britannique) actuel veut cultiver".

L'UEFA, qui organise la compétition, s'est enfin dit "profondément déçue" par une décision "regrettable", après avoir assuré qu'elle avait "soutenu le PSG dans ses efforts pour obtenir un visa de voyage" pour Aurier.

Le Belge Thomas Meunier, l'auteur du dernier but parisien dans la compétition reine, dans les derniers instants du match contre Bâle (2-1), est opérationnel pour pallier l'absence du champion d'Afrique 2015. "Ce serait peut-être différent si c'était à un autre poste", a tenté de minimiser le coach parisien Unai Emery, laissant entendre ainsi que le club avait de la ressource.

Reste que le quadruple champion de France en titre dispute mercredi l'un des matches les plus importants du début de saison, sur la pelouse d'Arsenal, quatrième de Premier League. Pour défier Arsenal, Emery doit en outre faire sans Layvin Kurzawa, ni Adrien Rabiot ni Javier Pastore.

Et si Arsenal déplore également quelques blessés, le PSG dénonce une situation "qui affecte l'équité".

Elle affecte aussi un peu plus l'image extrasportive déjà troublée d'Aurier, 23 ans, qui n'y est cette fois pas pour grand chose. Mais l'Ivoirien a régulièrement défrayé la chronique depuis son arrivée au PSG. En février 2016, il a notamment insulté son entraîneur de l'époque Laurent Blanc, et certains équipiers, lors d'un dialogue avec des supporters sur le réseau social Periscope.

Il avait ensuite comparu devant un tribunal correctionnel fin septembre pour des faits de violences volontaires sur personne dépositaire de l'ordre public, lors du contrôle de son véhicule par des policiers au petit matin du 30 mai, à la sortie d'une boîte de nuit du VIIIe arrondissement de Paris. Il avait fait appel de sa condamnation à deux mois de prison, qu'il n'aurait de toute façon pas accompli en raison des aménagements de peine.

Aurier a pourtant toujours été soutenu par son président de club, Nasser Al-Khelaïfi. A la surprise du joueur lui-même. "Avec tout ce que j'ai fait, je pense que si c'est un président +normal+, il prend une sanction grave", avait-il confié dimanche à l'émission de TF1 Téléfoot.

L'ancien capitaine de la sélection ivoirienne, Didier Drogba, est beaucoup moins protecteur, puisqu'il avait lâché sur RTL: "Quand tu sais qu'il y a des jeunes qui scandent ton nom et qui demandent des autographes, tu te dois de faire attention à tous tes faits et gestes. La dernière chose que je ferais, c'est d'être solidaire dans la bêtise".

Avec AFP