Les Parisiens en quête d'exploit face au Barça en Ligue des champions

Javier Pastore du PSG, à gauche, avec Georges Mandjeck de Metz lors du match de football de la Ligue française entre le PSG et Metz au stade Parc des Princes à Paris, France, 21 août 2016.

Depuis neuf ans, le FC Barcelone s'est accoutumé à atteindre les quarts de la Ligue des champions. Et avec les experts du trio "MSN" (Messi-Suarez-Neymar), les Catalans feront parler leur vécu pour la passe de dix mardi à Paris en 8es aller (19h45 GMT).

Dix saisons consécutives dans le top 8 européen, ce serait un record mais c'est devenu une simple habitude pour le Barça, qui a décroché au XXIe siècle quatre de ses cinq couronnes continentales (2006, 2009, 2011, 2015).

Certes, pour la cinquième fois d'affilée, son adversaire en huitièmes est un gros morceau: le Paris SG cette saison, après l'AC Milan en 2013, Manchester City en 2014 et 2015, puis Arsenal en 2016. Mais lorsque le printemps et les matches couperets arrivent, les Barcelonais ont assez d'expérience pour survivre à des situations ou des tirages compliqués.

"C'est un vestiaire qui a du caractère pour la gagne", a analysé pour l'AFP le défenseur français Lucas Digne, passé à l'intersaison du PSG au Barça. "C'est dans les gènes. Ce vestiaire-là est né pour ça, ce club est fait pour ça."

Cet ADN, c'est peut-être ce qui manque encore à Paris, éliminé en quarts ces quatre dernières saisons malgré la manne financière et les hautes ambitions de Qatar Sports Investments (QSI), propriétaire du club. Comme si les 46 années d'existence du club parisien peinaient à soutenir la comparaison avec la vénérable institution catalane, plus que centenaire.

- Prolifique association -

Le champion d'Espagne est d'ailleurs sorti victorieux de ses trois dernières confrontations aller-retour face au champion de France: en quarts 2012-2013 (2-2, 1-1), en phase de poules 2014-2015 (2-3, 3-1) et en quarts 2014-2015 (3-1, 2-0).

"Une histoire, dans un club, c'est très important", rappelle Digne, pour qui les Parisiens et leur nouvel entraîneur Unai Emery doivent apprendre la patience. "Je pense qu'il faut leur laisser du temps pour construire. Ils ont changé de staff, ils sont en pleine construction d'un nouveau projet."

L'expérience du Barça, c'est aussi d'être toujours en course cette saison pour le triplé Liga-Coupe-Ligue des champions malgré des performances inégales.

Il y a eu quelques gifles à l'automne, notamment contre Manchester City en Ligue des champions (3-1), mais la dynamique est excellente depuis début janvier: 11 matches consécutifs sans défaite toutes compétitions confondues et un trio offensif "MSN" qui marche à plein régime.

Depuis les débuts de cette prolifique association, le Barça n'a jamais perdu quand Suarez a inscrit un but. Et l'attaquant uruguayen, en excellente forme, reste sur six matches officiels consécutifs avec au moins un but marquee.

Son complice et ami Lionel Messi n'est pas en reste: le quintuple Ballon d'Or argentin, supersonique en 2017, est le meilleur buteur de C1 cette saison (10 buts). Et il pointe à trois longueurs du meilleur marqueur historique de la compétition, le Portugais Cristiano Ronaldo (93 buts contre 96).

Bref, seul Neymar pioche un peu. Mais "Neymar, même s'il marque moins de buts, c'est toujours Neymar", a dit à l'AFP l'attaquant brésilien du PSG Lucas Moura.

Et le Barça reste le Barça: même gêné ces derniers temps lorsque les adversaires pressent très haut, même diminué par les blessures (Javier Mascherano, Arda Turan, Aleix Vidal), le club catalan est une redoutable machine à gagner qui n'a besoin que d'une ou deux occasions pour faire la différence.

Au Parc des Princes, les Catalans aligneront presque leur équipe de gala, avec les indispensables Andres Iniesta et Sergio Busquets dans l'entrejeu. Deux garants du jeu de passes catalans, deux stratèges chevronnés pour continuer à transformer l'exploit en routine.

En face, Thiago Motta est suspendu et, même vieillissant, l'absence du maître à jouer pourrait se faire sentir. Même grâce aux six buts en C1 d'Edinson Cavani, même grâce à ses 11 matches d'invincibilité -dont 10 victoires-, le Paris SG aura donc bien besoin que Marco Verratti se glisse avantageusement dans le costume de régulateur de son compatriote pour déséquilibrer les Catalans. Sans quoi, la position d'Emery pourrait s'en trouver encore plus déstabilisée.

Avec AFP