Les Camerounais élisent leur président dimanche

Le président Biya lors du congrès de son parti, en septembre, à Yaoundé

De l’avis des observateurs, le chef de l’Etat camerounais est bien placé pour être réélu. Ses affiches et bannières de campagne sont omniprésentes à travers le pays, contrairement à celle de l’opposition.

Le Cameroun tient, dimanche, son élection présidentielle. Le président Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, affronte 22 adversaires dans un scrutin à un tour. Les bureaux de vote fermeront à 18H, heure locale, et les responsables électoraux auront deux semaines pour annoncer les résultats.

De l’avis des observateurs, le chef de l’Etat camerounais est bien placé pour être réélu. Ses affiches et bannières de campagne sont omniprésentes à travers le pays, contrairement à celle de l’opposition.

Durant ses 29 ans de pouvoirs, M. Biya a toujours su manœuvrer contre l’opposition. Son style centralisé de gouvernement a affaibli les institutions étatiques, disent les analystes, qui notent, cependant, une certaine stabilité au Cameroun.

Le président Biya et son épouse, Chantal Biya, au sommet de la francophonie de Montreux en octobre 2010

En 2004, les groupes de l’opposition n’étaient pas parvenus à s’unir autour d’une candidature unique, qui aurait amélioré les chances d’alternance. Le président Biya avait été réélu avec plus 70% des voix, contre 17% à John Fru Ndi.

L’opposition n’a cessé d’accuser Elections Cameroon (ELECAM), l’instance chargée d’organiser les élections, accusant certains des membres d’être du parti au pouvoir. Elle aussi fait état d’irrégularités au niveau des listes électorales.

John Fru Ndi a appelé les Camerounais à manifester s’ils jugent que le scrutin n’a pas été équitable.

Le président Biya a modifié la Constitution en 2008 pour supprimer la limitation des mandats. Des manifestations contre la mesure avaient fait au moins 40 morts.

Le pays connaît un important taux de chômage ainsi qu’une flambée du coût de la vie. Le président Biya a pris des mesures pour atténuer les tensions, subventionnant notamment le carburant et les produits alimentaires et lançant le recrutement de 25 000 jeunes dans le secteur public.