1.200 personnes tuées au Cameroun dans les attaques de Boko Haram depuis 2013

Des soldats camerounais montent la garde en pleine opération contre le groupe islamiste Boko Haram. (AP Photo/Edwin Kindzeka Moki)

Environ 1.200 personnes ont été tuées dans les attaques et attentats perpétrés par les islamistes nigérians de Boko Haram dans la région de l'Extrême-Nord du Cameroun depuis 2013, a annoncé vendredi le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

"Au total, 1.098 civils camerounais, 67 de nos militaires et 3 de nos policiers ont perdu la vie à la suite des agressions barbares dirigées contre notre pays par le groupe terroriste Boko Haram", a déclaré M. Tchiroma au cours d'une conférence de presse.

"On aura dénombré dans la région de l'Extrême-Nord (frontalière des fiefs nigérians des islamistes), 315 incursions des terroristes Boko Haram, 12 accidents sur mines et 32 attentats-suicide du fait de ces criminels", a-t-il ajouté.

Les attaques de Boko Haram, qui a rallié l'organisation de l'Etat islamique (EI), sont quasi-quotidienne depuis début 2016, plusieurs assauts étant parfois organisés simultanément dans certaines localités.

Ainsi, quatre attaques ont été menées dans la nuit du 4 au 5 janvier dans quatre lieux différents, selon M. Tchiroma.

Mercredi, 12 fidèles ont été tués dans une mosquée située dans le petit village de Kouyape quand un kamikaze s'est fait exploser au cours de la prière du matin.

Deux jours auparavant, "le 10 janvier 2016 vers 16h30, le chef de village de Fima a été égorgé avec deux de ses notables (et) plusieurs concessions ont été pillées et incendiées", a ajouté M. Tchiroma.

Les membres de Boko Haram se livrent aussi régulièrement au vol de bétail au Cameroun.

"En 2015, le nombre de boeufs volés en territoire camerounais s'élèverait à 4.200, sans compter les petits ruminants (ndlr: chèvres et moutons)", a déclaré M. Tchiroma, précisant qu'en 2014 déjà, 1.160 têtes de bétail avait "été volées" aux populations de la région par les islamistes nigérians.

"Face à un tel harcèlement à la fois gratuit et injustifié, nos forces de défense et de sécurité ont su donner la réplique, infligeant de lourdes pertes à l'ennemi et lui faisant subir d'importants revers", a assuré M. Tchiroma. Les actions des soldats camerounais, selon lui, "ont fini par l'affaiblir, au point de le réduire à des actes de couardise, tels que les attentats-suicide devenus son mode opératoire de prédilection."

Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 le long de la frontière nigériane face à la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer pendant des années les combattants de Boko Haram actifs dans le nord-est du Nigeria, et qui se servaient de la région comme base arrière et lieu d'approvisionnement en armes, véhicules et marchandises.

Le Cameroun est ensuite passé à l'offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire (Cameroun, Nigeria, Niger, Tchad, Bénin) qui combat les islamistes.

Au Nigeria, l'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.

Avec AFP