Cameroun: 26 tués dans trois attentats-suicides, selon la police

Photo d’archives : Les forces de sécurité aidant à transporter certaines des 11 victimes d'une double explosion à Maroua, ville du nord du Cameroun, le 22 juillet 2015.

Au moins 26 personnes ont été tuées lundi dans un triple attentat-suicide sur le marché d'un village de la région de l'Extrême-Nord du Cameroun, régulièrement attaquée par les islamistes nigérians de Boko Haram, selon des sources policières.

Les attentats ont visé le marché de la localité de Bodo, proche de la frontière avec les bastions nigérians de Boko Haram.

"Nous avons un premier bilan qui affiche 29 morts et environ 30 blessés", a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat un policier. Selon un responsable de la police camerounaise, les trois kamikazes sont inclus dans ce bilan.

Ces attentats-suicides figurent parmi les plus meurtriers ayant frappé la Cameroun.

Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, près de 1.200 personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats dans la région de l'Extrême-Nord, selon un bilan publié début janvier par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.

Les autorités camerounaises ont notamment comptabilisé plus d'une trentaine d'attaques-suicides, souvent perpétrées par des adolescentes ou des femmes et dont les cibles sont régulièrement des marchés.

Depuis le début 2016, la région de l'Extrême-Nord a déjà la cible de deux attentats-suicides contre des mosquées, faisant respectivement 12 et 4 morts les 13 et 18 janvier.

Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 à la frontière nigériane pour endiguer la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer, pendant des années, les combattants de Boko Haram. Actifs dans le nord-est du Nigeria, ceux-ci se servaient du nord du Cameroun voisin comme base arrière et lieu d'approvisionnement en armes, véhicules et marchandises.

Le Cameroun est ensuite passé à l'offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire formée avec le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Bénin pour combattre les islamistes.

Au Nigeria, l'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.

AFP