“Les assaillants ont tué quatre personnes qui se trouvaient (à l’hôpital de la ville), et incendié l’hôpital”, a déclaré à l’AFP un responsable administratif de Kumba, confirmant l’information d’un témoin. L’identité des victimes n’a pas été dévoilée.
“Les activistes séparatistes sont soupçonnés d‘être derrière cet incendie meurtrier”, selon une autre source locale.
Kumba, à environ 70 km au nord de la capitale régionale Buea, est l’une ville des plus touchées par le conflit entre l’armée et des séparatistes qui réclament l’indépendance des deux régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Les séparatistes ont menacé ces dernières semaines de s’en prendre aux célébrations du 11 février, date du référendum qui a réuni francophones et anglophones camerounais en 1961 et que Yaoundé a transformé en 1966 en “fête de la Jeunesse”.
Comme en février 2018, les séparatistes ont multiplié les attaques en amont de cette célébration. Depuis début février, au moins quatre personnes ont été tuées à Buea, dont une a été décapitée. Sa tête a été retrouvée mercredi dans une rue de la capitale régionale.
>>> Des ONG pour une enquête de l'ONU sur les violences en zone anglophone
Mardi, un pasteur a été tué dans le Nord-Ouest, à Ntim, et un lycée de Babadjou, ville de l’Ouest francophone frontalier du Nord-Ouest, a été attaqué.
Dans cette zone, depuis fin 2017, des combats opposent régulièrement les forces de sécurité à des groupes épars de séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale, attaquent gendarmeries et écoles et multiplient les kidnappings.
Si le président camerounais Paul Biya, 85 ans dont 36 au pouvoir, a plusieurs fois appelé les séparatistes à déposer les armes, il a martelé que ceux qui ne le feraient pas seraient “neutralisés”.
Selon l’ONU, 437.000 personnes ont été déplacées par le conflit dans les régions anglophones, et plus de 32.000 autres ont fui au Nigeria voisin.