Malgré le déficit de la matière première et le manque des financements, la jeune entreprise camerounaise Kmerpad, poursuit son rêve de pionnière dans la fabrication des produits lavables pour l’hygiène menstruelle des jeunes filles et des femmes. Une opportunité d’emplois décents pour la gent féminine.
Une vingtaine d’ouvriers travaillent environs 5 heures au quotidien à la production des accessoires d’hygiène lavables dans deux ateliers de couture au quartier Ahala, au sud de la capitale Yaoundé. "Je travaille ici depuis 2012 que je travaille ici, je suis là pour coudre les serviettes je suis contente de travailler ici et je suis bien payée ce qui me permet d’être autonome", confie à VOA Afrique Mariette Ayissi, qui fait partie du personnel.
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Ici, le personnel est essentiellement féminin. "Il y a différents types de profils", explique Olivia Mvondo, cofondatrice de Kmerpad. Elle précise qu’il, "y a des femmes qui savaient coudre avant de travailler ici, donc elles ont seulement été formées à la fabrication des serviettes hygiéniques". D’autres encore ajoute-elle, "ne savaient pas du tout coudre et sont venues apprendre à coudre la serviette hygiénique lavable, sans oublier les femmes venues en stage pour apprendre juste à coudre et repartir".
Au Cameroun, obtenir un emploi décent est un rêve pour de nombreux jeunes diplômés. Esther Edjo’o a pu concrétiser son rêve en intégrant l’entreprise Kmerpad. "J’ai une formation d’audit de contrôle de gestion, j’avais besoin d’un stage professionnel et je me suis retrouvé ici et plus tard j’ai été recruté ici et, financièrement, c’est vrai, l’homme est un éternel insatiable, mais pour le moment ça va", se réjouit Esther Edjo’o. Au-delà du chiffre d’affaires et des opportunités d’emplois, Kmerpad a initié dans 10 écoles le programme dénommé « Soutenir la rétention des filles à l’école dans la région de l’Est ».
"La région de l’Est est une région qui accueille un grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées internes et là -bas la question des menstruations a été pendant longtemps tabou, les parents n’en parlent pas, donc on a créé des clubs de gestion d’hygiène menstruelles, GHM, on apprend aux jeunes filles l’origine des règles et comment gérer leurs règles et comment entretenir les infrastructures mises à leur disposition", selon Rolande Kouenang, coordinatrice dudit programme.
Le gouvernement a octroyé des financements à cette jeune entreprise à sa création et contribué à la promotion de ce projet lors des foires d’exposition du Made in Cameroon. Mais l’entreprise rencontre encore quelques difficultés. "On fait face à certains challenges notamment l’accès à la matière première qui n’est pas suffisante", regrette Olivia Mvondo, cofondatrice de Kmerpad. Pour cette jeune promotrice, "l’espoir est néanmoins permis de voir les choses s’améliorer". Elle suggère, "que le gouvernement camerounais puisse respecter son engagement de favoriser les entreprises qui œuvrent pour la protection de l’environnement car nos produits limitent les déchets par rapport aux serviettes hygiéniques jetable".
Certaines agences du système des Nations Unies basées au Cameroun dont les interventions cadrent avec les problématiques liées à la jeune fille et aux femmes, sont parmi les plus grands acquéreurs des produits de Kmerpad.