Cameroun : double attentat-suicide meurtrier dans l'Extrême-Nord

Scène de destruction après une attaque de Boko Haram.

Un double attentat-suicide dans le village de Nguetchewe, à la frontière avec le Nigeria, a fait plusieurs morts mercredi. C'est le 5e attentat-suicide perpétré dans l'Extrême-Nord depuis le début de 2016.

Au moins six civils ont été tués et une trentaine blessés mercredi matin dans un double attentat-suicide à Nguetchewe, village de l'extrême-nord du Cameroun, région frontalière du Nigeria régulièrement attaquée par les islamistes de Boko Haram, selon une source sécuritaire.

"Six civils ont été tués, plus deux kamikazes qui se sont fait exploser" lors d'une veillée de deuil à Nguetchewe, a affirmé une source sécuritaire sur place à l'AFP, faisant état de "30 à 50 blessés", dont les plus graves ont été évacués vers l'hôpital régional de Maroua.

"Les villageois étaient rassemblés sur un lieu de deuil lorsque deux kamikazes se sont infiltrées comme si elles faisaient partie de la famille", a expliqué cette source. Les deux filles "se sont fait exploser vers 6H20 du matin, au moment où les personnes qui avaient passé la nuit sur place s'apprêtaient à prendre leur repas", a précisé la source.

Selon un responsable de la police camerounaise basé dans la région, plusieurs enfants font partie des tués, notamment un garçon âgé de six ans et un jeune de 15 ans. Au moins un villageois membre du comité local de vigilance (créé en réaction à la multiplication des attaques islamistes dans le nord, ndlr) a été également été tué.

Le 18 janvier, quatre fidèles avaient déjà été tués dans un attentat-suicide à la mosquée de Nguetchewe.

C'est le cinquième attentat-suicide perpétré dans l'Extrême-Nord depuis le début de l'année 2016.

Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, près de 1.200 personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats perpétrés par les jihadistes dans la région de l'Extrême-Nord, selon le gouvernement camerounais.

Nguetchewe est un petit village proche de la frontière avec le Nigeria où un prêtre français, le père Georges Vandenbeusch, avait été enlevé en novembre 2013 avant d'être libéré au bout de 50 jours de captivité.

Cet enlèvement avait été attribué au groupe Boko Haram qui a depuis rallié l'organisation de l'Etat islamique (EI).

AFP