L’un des fronts des défis sécuritaires du Cameroun se trouve dans la région du Nord en proie aux exactions de Boko Haram depuis 2015. La semaine dernière, 300 otages de Boko Haram ont été libérés au cours d’une opération menée par les militaires camerounais à l’intérieur du territoire nigérian, à 40 km de la frontière avec la région de l’Extrême-Nord au Cameroun.
"Nous sommes à la base du bataillon d’intervention rapide Bir de Dabanga, nous y sommes arrivés à la suite d’une opération coup de poing et d’assainissement, la récolte a été fructueuse, le Bir a mis la main sur les hors la loi de Boko Haram", a expliqué Midjiyawa Bakary, gouverneur de la région de l’Extrême-Nord.
Les combattants de Boko Haram, "ont pris (la) fuite mais les militaires ont saisi tout cet arsenal constitué d’armes de fabrication artisanale, à la suite de cette opération, le Bir a mis la main sur 300 otages personnes, en majorité les femmes et les enfants, les dispositions ont été prises pour les reconduire dans leur pays", a précisé le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord.
A la veille de la fête nationale, le commandement militaire a instruit que de telles opérations soient multipliées pour plus de sécurité dans cette partie du Cameroun. "Ces opérations vont se poursuivre dans toutes les zones frontalières et vont même s’intensifier notamment dans le département du mayo tsanaga où les opérations sont en cours, nous tirons un coup de chapeau à ces vaillants soldats qui pour la fête du 20 mai ont abattu un travail énorme et ils continuent à le faire", a indiqué M. Midjiyawa Bakary.
Ailleurs comme dans la région du nord-ouest, l’une des deux régions anglophones du pays, les autorités militaires affirment que retour de la paix revient progressivement depuis le déclenchement en 2016 du conflit qui oppose les séparatistes à l’armée.
"Aujourd’hui, nous vivons un calme beaucoup plus relatif, les attaques massives ont disparu, les enlèvements ont aussi baissé, nous sommes passés de la phase d’intervention à la phase de stabilisation", a révélé General de brigade Bouba Debekreo, commandant de la 5ème région militaire inter-armée, sur les antennes de la CRTV, le média à capitaux public.
En prélude à la fête nationale, un couvre-feu de 8 jours a été instauré entre 21 heures et 5 heures dans les localités du département de la Momo dans la région du sud-ouest en zone anglophone. "Ces porteurs d’armes ne peuvent plus empêcher quoi que ce soit, dans la région du sud-ouest c’est-à-dire qu’ils ne peuvent pas empêcher les célébrations, les grandes rencontres comme les fêtes nationales, les fêtes religieuses", relativise Bernard Okalia Bilai, gouverneur de la région du sud -ouest.
"La situation est encore sous contrôle mais il y’a encore quelques bandits qui procèdent à des kidnappings, à des meurtres à des assassinats pour des fins économiques", a-t-il mentionné. La société civile à travers le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale, Redhac, a demandé au Président de la république d’ouvrir des négociations directes avec les hommes armés pour une sortie de crise définitive dans la crise anglophone.