L'armée camerounaise dénonce un projet de mur équato-guinéen à la frontière

Des habitants attendent pour traverser la frontière en Guinée équatoriale en voiture et à pied à Kyé Ossi, Cameroun, le 23 mai 2015.

Un général de l'armée camerounaise affirme que les forces de défense ne permettront "aucune intrusion illicite" sur le territoire camerounais. Malabo n'a fait aucun commentaire dans l’immédiat.

L'armée camerounaise a dénoncé mardi l’empiétement du territoire du Cameroun par la Guinée équatoriale qui projette de construire un mur le long de la frontière entre les deux pays.

A Kyé Ossi, ville camerounaise frontalière de la Guinée équatoriale, "nous avons constaté que des militaires équato-guinéens ont traversé la rivière (qui matérialise la frontière naturelle) et ont posé des jalons du côté camerounais", a expliqué un officier de l'armée s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Ces jalons empiètent sur "notre territoire sur une profondeur variant entre 1 et 2 kilomètres", a-t-il ajouté.

Fin juillet, le patron des armées camerounaises, le général René Claude Meka, s'est rendu sur place afin de "constater l’empiétement de la frontière" et d'observer "les velléités expansionnistes du voisin équato-guinéen", selon un reportage diffusé samedi à la radio d'Etat.

Le général a également prévenu que les forces de défense du Cameroun ne permettraient "aucune intrusion illicite" sur son territoire.

Interrogées par l'AFP, les autorités équato-guinéennes n'ont pas fait de commentaire.

Des travaux ont été constatés par des habitants équato-guinéens, comme Gustavo Ondo, interrogé au téléphone.

"Tout le long de la frontière (...), tout est déjà défriché, on nous dit que c'est la clôture ou le mur qui va être construit pour notre frontière avec le Cameroun", affirme-t-il.

La Guinée équatoriale estime que le Cameroun laisse de nombreux ressortissants d'Afrique de l'Ouest transiter par son territoire pour se retrouver illégalement sur son territoire, selon des sources concordantes.

Malabo surveille particulièrement cette frontière où une trentaine d'hommes armés avaient été arrêtés et accusés d'avoir tenté un coup d'Etat contre le régime de Malabo fin décembre 2017.

La Guinée équatoriale avait alors abandonné l'accord de libre circulation en Afrique centrale qui venait d'être ratifié.