Au moins sept civils ont été tués vendredi 11 décembre au matin dans un attentat-suicide à Kolofata, localité de l'Extrême-Nord du Cameroun où le groupe islamiste nigérian Boko Haram est très actif, a appris l'AFP de sources locales.
"Un kamikaze est arrivé sur un lieu de vente de beignets et il a actionné sa charge", a affirmé une source sécuritaire de la région. "On a enregistré huit morts sur place, dont le kamikaze", a-t-elle ajouté, sans préciser si le porteur de l'explosif était un homme ou une femme. Les attentats-suicides menés par Boko Haram sont de plus en plus commis par des femmes, souvent très jeunes.
Ce nouvel attentat a été confirmé à l'AFP par une source proche des autorités régionales qui a également fait état "de huit morts", intégrant à ce bilan l'auteur de l'attaque.
C'est la deuxième fois en quelques mois que Kolofata, cible d'attaques régulières attribuées à Boko Haram, est visée par un attentat mené par un kamikaze. Le 13 septembre, au moins sept personnes y avaient péri dans un double attentat-suicide.
L'Extrême-Nord secoué par les attentats
Kolofata est située non loin de Kerawa, une ville camerounaise frontalière du Nigeria qui avait enregistré le 3 septembre l'un des attentats les plus meurtriers perpétré sur le sol camerounais. L'attaque avait fait au moins 20 morts.
Depuis juillet, l'Extrême-Nord du Cameroun est secoué par une succession d'attentats, attribués aux islamistes nigérians qui ne les revendiquent cependant jamais.
L'attentat de Kolofata survient alors que l'armée camerounaise mène depuis fin novembre, dans cette zone et dans d'autres localités frontalières, des opérations "de ratissage" pour affaiblir les jihadistes nigérians qui restent très actifs entre le nord-est du Nigeria et l'Extrême-Nord du Cameroun.
Le ministre camerounais de la Défense, Joseph Beti Assomo, a annoncé début décembre que l'armée avait tué "une centaine" de membres de Boko Haram au cours de ces opérations.
Il a aussi affirmé que l'armée a libéré près de 900 otages, sans autre précision sur la nature de ces "otages" mais qui sont vraisemblablement des habitants enrôlés de force par les islamistes.
Après avoir laissé passer pendant des années les combattants de Boko Haram actifs dans le nord-est du Nigeria, et qui se servaient de la région comme base arrière et lieu d'approvisionnement en armes, véhicules et marchandises, le Cameroun a renforcé sa présence militaire au long de la frontière nigériane, dans le cadre de la coalition régionale militaire (Cameroun, Nigeria, Niger, Tchad) qui combat les islamistes.
Avec AFP