Une dizaine d’enfants se livrent à cœur joie à divers jeux dans une salle de l’institut de neurosciences appliquées et de rééducation à Yaoundé.
Ces enfants présentent des séquelles liées à la paralysie motrice cérébrale. Houster Tchutio est enseignante en activités physiques, elle fait partie des encadreurs du l’institut.
"Je suis un peu là pour essayer de les écouter, les encadrer, comme avec le petit Stephane. Dans un premier temps, il a fallu que j’entre en contact avec lui en lui posant certaines questions, par exemple ce qu’il aime. Nous avons fait la danse, il m’a dit qu’il a des difficultés en mathématiques et qu’il suit une information, on a aussi joué au basket avec ses amis, et là maintenant on en train de faire une petite course de voiture", confie M. Tchutio.
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Ce type de jeux favorise le traitement de certaines pathologies mentales et psychiques des enfants infirmes moteurs cérébraux. Mais le coût d’une telle activité n’est pas toujours à la portée de tous.
Tout comme la prise en charge des enfants atteints des lésions cérébrales précoces.
"La prise en charge des enfants qui sont atteints d’infirmité motrice cérébrale en général se fait sur le long terme, il y a divers types de handicaps que ces enfants peuvent présenter. Donc il faut accompagner l’enfant durant tout son développement. Ce qu’on fait, c’est qu’on essaye de discuter avec les parents pour savoir ce qu’ils peuvent supporter et nous préférons travailler avec les parents réunis en association comme ce jour, toutefois en général le minimum de la prise en charge mensuel par enfant varie entre 25.000 et 50.000 francs CFA", affirme pour sa part le docteur Michael Temgoua, coordonnateur de l’institut de neurosciences appliquées et de rééducation.
Au Cameroun, l’association de soutien aux enfants infirmes moteurs cérébraux (ASEIMC) plaide en faveur des facilités pour la prise en compte de cette catégorie d’enfants. Elle encourage aussi les parents à l’autonomisation.
"Nous avons dans notre association ce que nous appelons l’activité d’autonomisation des parents. Nous avons décidé de fabriquer du savon liquide. Nous sommes des parents totalement stressés, dans la paralysie motrice cérébrale l’enfant est considérée comme un petit roi, on prend soin de lui; par contre ce sont les parents qui vivent les souffrances de la maladie en question. Nous avons pensé faire des psychothérapies pour nous rappeler qui nous sommes et comment nous devons porter cette condition, cette situation, dans la joie malgré la difficulté", affirme Flore Ngassa Kamdem, présidente de l'ASEIMC.
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Le gouvernement, à travers le ministère de la Santé publique, entend mettre un accent sur les technologies d’assistance qui devraient être bénéfiques à ces enfants.
"La lutte contre les maladies chroniques non transmissibles, en général, ne peut pas se mener dans un seul sens ; c’est pourquoi il faut assurer une synergie d’actions. On n’a pas un système réel de suivi, mais avec le ministère des Affaires sociales, on a le centre de réhabilitation d’Etoug Ebé, puis celui de Maroua", renseigne le Dr Dema Fidèle, sous-directeur de la lutte contre les maladies chroniques non transmissibles.
"Il y a également certaines universités qui s’adonnent un peu à vouloir intégrer ce système et améliorer les conditions de vie, parce que quand on vit avec un handicap, on n’est pas à l’écart de la société", poursuit le médecin.
Depuis 2017, le ministère de la Santé publique a initié un système d’informations sanitaire qui permet de suivre la prévalence des pathologies telles que l’infirmité motrice cérébrale.