Le capitaine des Blacks Stars Gyan Asamoah, toujours en attente de son 50e but en sélection, et les frères Ayew sont prévenus: face à Ondoa, il faudra être très adroit !
Ses principaux faits d'armes ? Avoir éliminé presque à lui seul en quarts le Sénégal de Sadio Mané, malgré son statut de grand favori, et le Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang, pays-hôte sorti à la surprise générale au 1er tour de "sa" CAN.
Face aux Lions de la Téranga, le jeune portier (21 ans) a écoeuré les attaquants adverses, permettant au Cameroun d'arracher la prolongation puis la séance de tirs aux buts. A deux doigts de repousser une première tentative - il a finalement été trahi par son poteau - il s'interpose parfaitement sur le tir final de Mané, propulsant ainsi son équipe en demies.
'Ondoa, tu es bon'
"Ce genre de joueurs a un talent rare. Il ne faut pas montrer que tu connais le côté où il va tirer. Il fallait attendre jusqu'au dernier moment pour lancer la détente et essayer d'enlever le ballon", avait-il déclaré à l'issue du match, révélant un sens du détail et une maturité remarquables pour son âge.
Avant cela, il avait sorti LA parade du tournoi dans les arrêts de jeu du 8e de finale officieux contre le Gabon, préservant un nul précieux (0-0) synonyme de qualification des Lions Indomptables au tour suivant au détriment des Panthères.
Battu sur la frappe limpide de Denis Bouanga, autre révélation de la compétition, qui a terminé sur son poteau gauche, Ondoa a eu le réflexe de reprendre vite un appui pour claquer en corner la reprise de Didier Ndong dans la foulée.
Une prouesse remarquable pour cet élégant gardien au visage juvénile, qui lui a valu d'être nommé dans l'équipe-type du premier tour de la CAN devant notamment le vétéran égyptien Essam El Hadary, qui a pourtant gardé ses cages inviolées.
Mieux, celui qui n'est que portier remplaçant de la réserve du Séville FC a même eu le droit à une chanson à sa gloire sur Youtube: "Ondoa, tu es bon !"
Fondation Eto'o et Masia du Barça
D'où sort un tel phénomène ? Tout simplement d'un des meilleurs centres de formation de la planète: la Masia du FC Barcelone. Passé par la fondation de Samuel Eto'o, autre légende camerounaise, Ondoa a ensuite rejoint les équipes de jeunes du Barça, avec lequel il a même remporté la Youth League (la Ligue des champions des jeunes) en 2014.
S'il n'est pas parvenu à débuter en pro avec Barcelone, ni à s'imposer au Nastic Tarragone (2e div. espagnole) ou au Séville FC qui l'a recruté en prêt l'été dernier, le natif de Yaoundé a réussi à devenir titulaire en sélection, poussant son aîné Carlos Kameni, ancien talent précoce comme lui, vers la sortie.
"Même si Ondoa ne joue pas (en club), il fait des grands matches en sélection. Je n'ai aucune raison de changer", avait déclaré juste avant le début de la CAN son sélectionneur Hugo Broos, qui en a fait l'un des symboles du rajeunissement de son groupe, privé de plusieurs cadres ayant privilégié leur carrière en Europe.
"Je ne peux pas dire que cela me surprend parce que c'est un gardien talentueux. Mais le travail qu'il fait... Ça me touche franchement du fond du coeur, sachant qu'il n'est pas le numéro un titulaire dans son club", appuie son coéquipier de la défense Collins Fai.
"Depuis le début de la compétition, il nous a sauvé beaucoup de matches. Beaucoup de gens ont parlé sur le choix du premier gardien, mais là, il a prouvé qu'il mérite cette première place. J'espère qu'il va continuer comme ça à nous aider pour aller le plus loin possible", ajoute le milieu Arnaud Djoum. Jusqu'en finale ?
Avec AFP