Coup de tonnerre juste avant le tournoi: les Marocains ont perdu leurs deux stars Sofiane Boufal (Southampton) et Younès Belhanda (Nice), blessés.
Noureddine Amrabat (Watford), Oussama Tannane (Saint-Etienne) et Ismail Haddad ont été contraints de jeter l'éponge eux aussi. Soit 5 joueurs, susceptibles d'animer les couloirs offensifs, coup sur coup indisponibles.
Mais les Lions n'ont rien lâché. Au milieu de la défense, ils ont un capitaine déterminé Mehdi Benatia, 29 ans, et sa solide expérience acquise au Bayern Munich et à la Juventus Turin.
Et sur le banc, un entraîneur rompu à la compétition africaine avec deux titres en CAN, l'un avec la Zambie en 2012 et l'autre avec la Côte d'Ivoire en 2015.
Pour pallier les nombreuses absences, Hervé Renard a donc mis en place ce qu'il sait faire de mieux: un bloc très solide en 3-5-2 (ou 5-3-2 selon les points de vue) - qui avait montré son efficacité lors du sacre avec les Ivoiriens - une discipline collective stricte et un état d'esprit de battant.
"Il faut avoir la force d'imposer son caractère et d'être présent dans la récupération", résume le technicien français à la veille de défier l'Egypte.
Dans son onze de départ, aucun n'évolue dans un grand club européen hormis Benatia ou Dirar (Monaco). Mais des joueurs comme le latéral gauche Hamza Mendyl (19 ans), qui joue en CFA à Lille, donnent l'impression d'avoir disputé plusieurs CAN dans leur carrière.
- "Dix ans de retard" -
Autour du socle défensif mené par le capitaine Mehdi Benatia, Manuel Da Costa, et Romain Saïss, les "Lions de l'Atlas" ont parfaitement muselé la Côte d'Ivoire lors du match décisif pour la qualification (1-0). Ils ne se sont fait surprendre que par un contre de Dossevi face au Togo et un but opportuniste de Kabananga (RDC), après une erreur d'appréciation du gardien Munir.
Au milieu, les tauliers El Ahmadi (32 ans) et Mbark Boussoufa (32 ans) assurent le tempo, tandis que Fayçal Fajr brille sur coups de pied arrêtés. Les Marocains ont inscrit d'ailleurs la moitié de leurs buts dans cet exercice.
Le ratio aurait pu être plus important s'il n'avait pas frappé la barre contre la Côte d'Ivoire sur coup-franc. En attaque, des grands gaillards comme Aziz Bouhaddouz ou Rachid Alioui, co-meilleur buteur de Ligue 2 avec Nîmes, jouent comme point d'appui.
Ce dernier, en plene confiance, signe de la bonne santé du groupe, a par exemple inscrit le but de la victoire contre la Cote d'Ivoire en concluant un contre éclair d'une sublime frappe enroulée des 25 mètres qui a lobé Gbohouo, trop avancé (64e).
Le Maroc a ainsi atteint le 2e tour d'une CAN pour la première fois depuis 13 ans. "On a dix années de retard à rattraper", a reconnu Renard. "C'est un privilège d'être dans les 8 dernières équipes pour représenter l'Afrique. Il faut tout donner, il y a tellement de belles choses qui peuvent encore se passer"...
Avec AFP