Ce que l'on sait sur l'attentat des Champs-Elysées

Des policiers déployés aux Champs-Elysées où un des leurs camarades a été tué à trois jours de l'élection présidentielle, à Paris, France 21 avril 2017.

Un assaillant connu pour son intention de tuer les forces de l'ordre, une revendication du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui pose question: ce que l'on sait de l'attaque jeudi soir sur la prestigieuse avenue des Champs-Elysées à Paris où un policier a été tué à trois jours de l'élection présidentielle.

L'attaque

Vers 19H00 GMT jeudi, une voiture s'arrête à la hauteur d'un car de police garé dans le haut de l'avenue des Champs-Elysées à Paris. Le conducteur sort et tire à l'arme automatique contre le véhicule des forces de l'ordre, tuant l'un des policiers. Puis il se met à courir, tout en tirant sur d'autres policiers, à pied.

Au cours de la fusillade, l'assaillant est abattu après avoir blessé deux autres policiers, dont l'un grièvement par une balle qui a touché son bassin, ainsi qu'une ressortissante allemande légèrement atteinte au talon, a précisé une source policière.

Dans la voiture les enquêteurs ont retrouvé un fusil à pompe, deux gros couteaux et un sécateur.

L'assaillant identifié

L'agresseur abattu est un Français de 39 ans, Karim Cheurfi, résidant à Chelles, une banlieue à 18 km à l'est de Paris et connu de la police et de la justice. Il avait été arrêté le 23 février, parce qu'il était soupçonné d'avoir l'intention de s'en prendre à des policiers, selon des sources proches de l'enquête. Mais il avait été remis en liberté faute de preuves suffisantes.

Karim Cheurfi avait déjà été condamné en 2005 à 15 ans de réclusion pour tentatives d'homicide volontaire: en 2001, il avait blessé grièvement par balles un élève gardien de la paix et son frère, après une course-poursuite. Pendant sa garde à vue, il avait tenté de tuer un policier après lui avoir volé son arme. Sorti en liberté conditionnelle, il était retourné en prison, après une nouvelle condamnation pour vol aggravé en 2014 à quatre ans de prison, dont deux ans de sursis avec mise à l'épreuve.

Selon une source proche de l'enquête, il ne présentait pas de signes de radicalisation en détention.

L'homme a semblé avoir agi seul et des investigations sont en cours pour établir "s'il a bénéficié ou pas de complicités", a indiqué le procureur de la République de Paris, François Molins. Trois membres de son entourage étaient interrogés en garde à vue vendredi matin.

La revendication jihadiste

L'attaque a été aussitôt revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), à l'origine de la plupart des attentats, parfois de masse, qui ont fait 238 autres morts depuis 2015 en France. "L'auteur de l'attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c'est un des combattants de l'Etat islamique", selon un communiqué publié par son organe de propagande Amaq.

Mais cette revendication pose question puisque l'identité semble différer de celle du Français abattu sur les Champs-Elysées. Correspond-elle à celle d'un homme signalé jeudi à la France par les services belges ? "L'homme faisant l'objet d'un avis de recherche diffusé par les autorités belges s'est présenté dans un commissariat d'Anvers", dans le nord de la Belgique, a annoncé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet.

Selon le parquet fédéral belge, "il n'y a pas de lien entre cet événement (la fusillade à Paris) et la Belgique", mais "l'enquête se poursuit".

Un policier tué

Le policier tué dans l'attaque, Xavier Jugele, avait 37 ans.

Les policiers et les militaires sont des cibles privilégiées pour les radicalisés agissant au nom du jihad qui ont multiplié les actions violentes à leur encontre en France ces dernières années, conformément aux consignes explicites du groupe EI.

Le 13 juin 2016, un policier et sa compagne ont ainsi été tués à leur domicile à Magnanville, à l'ouest de Paris, par un homme qui s'était réclamé du groupe EI.

Des militaires ont aussi été blessés dans des attaques récentes, le 18 mars à l'aéroport parisien d'Orly et le 3 février au Carrousel du musée du Louvre à Paris.

Avec AFP