Très mince et invariablement élégant, dans des costumes classiques ou de grands boubous clairs assortis à des toques brodées, ou en saharienne lorsqu'il fait campagne, cet homme à la voix douce se montre posé et diplomate en tête à tête.
Mais il se révèle aussi charismatique et émotif face aux masses de partisans redoutés, totalement acquis à sa cause, qui peuvent former d'immenses foules à Conakry.
Ses détracteurs lui reprochent d'être un "pur produit du système Conté" et l'accusent de s'être enrichi sous le règne du défunt général. Mais ses partisans valorisent au contraire sa longue expérience de "grand commis de l'Etat".
Membre de l'ethnie peule, considérée comme la première du pays, "Cellou" est issu d'une famille d'imams du village de Dalein, proche de Labé où il est né le 3 février 1952, dans le Foutah Djallon (Moyenne-Guinée).
Dans cette région de rayonnement de l'islam, il aime à rappeler que son grand-père était "le grand érudit Thierno Sadou de Dalein qui avait écrit 35 ouvrages en arabe".
Elevé au village, dans une famille nombreuse - son père avait "quatre femmes et une vingtaine d'enfants" - il fréquente l'école coranique et l'école française, passe le baccalauréat à Labé puis étudie la gestion à l'université de Conakry. A 24 ans, il intègre la fonction publique.
Sous le premier président de la Guinée indépendante, le dictateur Ahmed Sékou Touré (1958-1984), il est nommé en 1974 au sein de la direction d'une société d'Etat.
Sous le régime militaire de Lansana Conté (1984-2008), il rejoint la Banque centrale puis l'administration générale des grands projets à la présidence.
En 1996, il entre au gouvernement pour 10 ans, d'abord comme ministre des Transports de Sidya Touré, également candidat à la présidentielle, puis passe d'un portefeuille à l'autre, de l'Equipement jusqu'à la Pêche.
Avec AFP