Fuyant la guerre, des Syriens séjournent au Mali

Photo d’archives : des refugiés syriens sont vus, ici, dans un camp de réfugiés improvisé à quelques kilomètres de la frontière entre la Syrie et la Turquie, le 23 avril 2013.

Quelques centaines de Syriens dont des femmes et des enfants "fuyant la guerre" dans leur pays, séjournent actuellement au Mali, a appris jeudi l'AFP de sources concordantes.

"Actuellement, vous avez plusieurs de dizaines de familles syriennes, ce qui fait quelques centaines de personnes qui sont à In Khalil", dans le nord-est du pays, près de la frontière algérienne, a indiqué Attaye Ag Mohamed, chargé des questions des droits de l'homme au sein de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, ex-rébellion).

"Il y a des femmes, des enfants, des pères de famille. Ils ont fui la guerre et ils tentent d'aller en Europe en passant par l'Algérie", a-t-il déclaré à l'AFP.

Ces Syriens, dont certains vivent également dans la localité de Ber (nord-ouest du Mali) sont dans le dénuement total. "Il y a beaucoup d'enfants. Ils n'ont rien. Il faut leur venir en aide", a ajouté Attaye Ag Mohamed.

Confirmant la présence de nombreux Syriens "accompagnés de leurs familles" dans le nord du Mali, Moctar Cissé, élu de la région de Gao, a précisé qu'ils ont tous transité par la Mauritanie.

Un responsable du Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR) a affirmé à l'AFP ne pas "vraiment avoir connaissance de ce qui se passe dans le nord du Mali" pour ces ressortissants syriens, mais que 88 d'entre eux "femmes et enfants" compris, se trouvent dans la capitale, Bamako, dans le sud du pays.

Sur ces 88 Syriens, 25 ont déjà été reconnus comme réfugiés par le gouvernement malien, et le reste sont des demandeurs d'asile", a indiqué ce responsable, Olivier Beer, représentant adjoint du HCR au Mali.

"Du Liban, ils prennent l'avion pour la Mauritanie parce que les Syriens n'ont pas besoin de visa pour venir en Mauritanie. De la Mauritanie, ils viennent au Mali, et certains tentent de passer par le nord pour aller en Europe", a expliqué Olivier Beer.

"Il ne s'agit pas de mouvements de migrants, mais de mouvements de gens qui ont décidé de fuir la guerre et le terrorisme", a-t-il souligné, se disant "très préoccupé" par le sort de certains d'entre eux qui pourraient être la proie de "passeurs sans scrupules" et de groupes extrémistes.

Avec AFP