Centrafrique : Bangui veut accueillir le pape malgré les risques

Le pape François à Florence, Italie, le 10 novembre 2015. (AP Photo/Gregorio Borgia)

Selon la présidente de la transition, l'arrivée du pape en Centrafrique, prévue le 29 novembre, sera "une grande bénédiction", malgré les risques dans ce pays qui reste en proie aux violences.

La présidente de transition en Centrafrique, Catherine Samba-Panza, a souhaité, jeudi 12 novembre, que le pape François maintienne sa visite prévue les 29 et 30 novembre dans ce pays malgré le défi sécuritaire que cela représente.

"J'ai reçu le nonce apostolique qui m'a demandé : 'Madame la présidente, si vous pensez que le pape ne doit pas venir, dites-le nous'. J'ai dit que le pape doit venir", a raconté Mme Samba Panza à la radio française RTL.

"L'arrivée du pape sera une grande bénédiction. Je tiens à ce que le pape vienne. Quel que soit le destin qui nous sera réservé. Et je crois que par la grâce de Dieu, le pape viendra et il n'y aura rien", a-t-elle ajouté.

Le ministère français de la Défense, qui compte 900 soldats en Centrafrique, a mis en garde les services de sécurité du pape contre les risques d'une telle visite dans un pays qui reste en proie aux violences interconfessionnelles et luttes de clans.

"Au niveau politique, nous sommes en train de voir avec les forces internationales et les forces de sécurité intérieures pour sécuriser le séjour du pape en RCA. Toutes dispositions sont donc prises au niveau national pour que cette visite se passe sans heurts", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Dominique Said Paguindji à VOA Afrique.

"C’est une visite très attendue… l’ultime rendez-vous pour impulser la cohésion sociale entre musulmans et chrétiens", a-t-il ajouté.

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Dominique Said Paguindji joint par Pascaline Magalé

Sécurité du pape mais aussi des pèlerins


Outre la sécurité du pape elle-même va se poser celle des dizaines ou centaines de milliers de pèlerins qui afflueront vers Bangui, la capitale, y compris de pays voisins.

La force française Sangaris n'aura "pas suffisamment de capacités pour s'engager au-delà de ce qu'elle fait d'habitude en soutien de la Minusca (mission de l'Onu, 12 000 hommes)", a-t-on noté mercredi dans l'entourage du ministre français de la Défense Jean-Yves La Drian.

Sangaris assurera la protection de l'aéroport et fournira une "capacité d'évacuation médicale des autorités" en cas de nécessité mais ne "pourra pas aller plus loin", a-t-on souligné.

La Minusca, en première ligne dans la sécurisation du pays, qui reste confronté à une multitude de bandes armées issues de diverses rébellions, est en discussion avec les services de sécurité du pape concernant la visite.

Le Vatican a maintenu cette visite malgré les violences interconfessionnelles qui ont fait une soixantaine de morts fin septembre.

"Pour nous, la visite du pape en Centrafrique demeure au programme. C'est le grand désir de François de s'y rendre", a souligné le père Ciro Benedettini, porte-parole adjoint pour la presse au Vatican, le 2 novembre. Pour son premier voyage en Afrique, le pape François doit aussi se rendre au Kenya et en Ouganda.