Entre 10 et 20 morts dans de nouvelles violences en Centrafrique

Les anciens soldats Séléka surveillent des prospecteurs d'or dans la mine à ciel ouvert de Ndassima près de Djoubissi, République centrafricaine, 9 mai 2014.

Ces nouvelles violences sont, selon les Nations unies, attribuées aux rebelles ex-Séléka qui continuent à attaquer des villages et les organisations humanitaires bien que le pays soit sorti du chaos post-guerre civile et organisé des élections.

Des violences mi-septembre ont fait "10 à 20 morts dans le village de Kouango (centre-est)", a déclaré à l'AFP un porte-parole de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca), Vladimir Monteiro.

La Minusca, qui compte 12.000 militaires et policiers, prépare une mission conjointe sur place avec le gouvernement de Bangui, a-t-il ajouté.

A l'origine des violences: des rebelles ex-Séléka dont la prise du pouvoir en 2013 avait plongé le pays dans le chaos. Début 2016, l'élection dans le calme du président Faustin-Archange Touadéra, sous les auspices de la Minusca et de l'opération française Sangaris, avait marqué l'espoir d'un retour à la paix.

A Kouango, des rebelles ex-Séléka continuent d'attaquer des villages, d'exécuter sommairement des habitants, d'incendier des maisons entraînant la fuite de civils, selon des témoignages recueillis par un journaliste de l'AFP à Bangui.

Interrogé par l'AFP sur la situation à Kouango, le ministre centrafricain de la sécurité, Jean-Serge Bokassa, a évoqué "des exécutions sommaires perpétrées à l'endroit de population". "Cela a cessé du côté de Kouango mais il y a d'autres préoccupations du côté de Koui", a ajouté le ministre.

Dans cette région de l'ouest frontalière du Cameroun, une faction de l'ex-rébellion Séléka a attaqué et occupé plusieurs villages dans la région. Au moins six personnes ont été tuées et des centaines de maisons incendiées, selon un correspondant de l'AFP.

Le 19 septembre, la Minusca avait fait état de six morts dans des attaques lancées par des homme armés issus de l'ex-coalition rebelle séléka près de Kaga Bandoro, dans la préfecture de Nana-Grébizi (centre).

Le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires (Ocha) des Nations unies a par ailleurs condamné "les agressions dont ont été la cible les travailleurs humanitaires" dans cette même région de Kaga Bandoro.

"Au cours du mois de septembre, 15 agressions ont été enregistrées avec des cas où des individus armés se sont introduits dans les locaux administratifs ou les logements d'ONG internationales", écrit Ocha dans un communiqué reçu par l'AFP.

Ocha "déplore également la dégradation dans la protection des civils" en Centrafrique, rappelant que "2.3 millions de personnes ont encore besoin d'aide humanitaire alors que seules 30% des actions ont été financées. Cela représente 161 millions de dollars sur les 532 requis pour répondre à l'urgence humanitaire".

Avec AFP