Un décret de Mathieu Simplice Sarandji a été lu lundi soir à la radio nationale.
Selon le décret, Joseph Yakete, nommé ministre de la Défense nationale, aura la lourde tâche de restructurer les forces armées centrafricaines, passablement dysfonctionnelles.
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A 43 ans, Jean-Serge Bokassa, fils l'ex-empereur Jean-Bedel Bokassa arrivé 5e au premier tour de la présidentielle, prend le portefeuille de l'Intérieur et de l'administration du territoire. Ancien ambassadeur centrafricain à l'ONU, Charles Armel Doubane, autre candidat malheureux, devient ministre des Affaires étrangères.
On retrouve également d'anciens collaborateurs de M. Touadéra lorsque celui-ci était chef du gouvernement du président François Bozizé, de 2008 à 2013: Léopold Mboli-Fatrane, nommé au département stratégique des Mines, dans ce pays riche en diamants, Yerima Youssouf (Élevage), et Théodore Jousso (Transports et aviation civile).
Autre entrée notable, celle d'un technocrate, Henri Marie Dondra, au ministère des Finances. Il est actuellement directeur général du Fonds africain de garantie et de coopération économique (FAGACE), une institution financière panafricaine basée au Bénin et spécialisée dans la promotion des investissements publics et privés.
Aucune personnalité issue des rangs des milices majoritairement chrétiennes anti-balaka ou des ex-rebelles à dominante musulmane de la Séléka, qui ont mis le pays à feu et à sang entre 2013 et 2015, ne participe à ce gouvernement.
M. Sarandji, un universitaire réputé discret et proche collaborateur de longue date du nouveau président, a été nommé chef du gouvernement le 2 avril.
Trois ans de violences ont ravagé l'économie de la Centrafrique et ont profondément déstabilisé le pays, un des plus pauvres au monde.
L'intervention de la force française Sangaris fin 2013 et le déploiement de 12.000 Casques bleus de la Minusca ont fait retomber les violences, sans pour autant résoudre la somme de problèmes socio-économiques et sécuritaires.
Dans cette marche vers la normalisation, la Centrafrique a notamment réintégré la semaine dernière l'Union africaine (UA) - dont elle avait été suspendue en mars 2013 après le renversement du président Bozizé par la Séléka - qui s'est félicitée de la "tenue réussie" de la présidentielle de février.