Calme à Bangui après la libération de six policiers pris en otage par un groupe d'autodéfense

Un Casque bleu de la Mission des Nations unies en Centrafrique en patrouille près de la Grande Mosquée dans le quartier PK5 de Bangui, 27 novembre 2015. AFP PHOTO / GIANLUIGI GUERCIA /

Les violences qui ont fait plusieurs morts dans un quartier musulman de Bangui se sont calmées après la libération de six policiers pris en otage depuis dimanche par groupe d'autodéfense.

Une source policière précise que la libération de six agents a eu lieu grâce a une médiation de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca)et des personnalités centrafricaines avec un groupe d'autodéfense du PK5, le quartier musulman de Bangui.

"Je peux confirmer que les policiers sont libérés. Ils se trouvent présentement chez un député et seront ensuite remis aux autorités", a confirmé un membre du comité d'autodéfense du PK5 joint par l'AFP. Leur libération n'était pas encore confirmée de source gouvernementale.

Lundi, les Casques bleus avaient mené "une opération militaire à PK5", a indiqué la Minusca dans un communiqué mardi matin.

"Durant l'opération, les Casques bleus ont essuyé des coups de feu et ont riposté à l'attaque. Au moins trois assaillants ont été tués et trois autres arrêtés. Un soldat de la paix a aussi été blessé par une grenade", selon la Minusca.

Mardi soir, de source hospitalière, on dénombrait sept morts et plus d'une vingtaine de blessés dont certains dans un état grave.

Des violences ont aussi touché le nord de la Centrafrique, où seize personnes ont été tuées dans des affrontements entre des éleveurs peuls et des hommes armés issus de l'ex-rébellion Séléka à dominante musulmane depuis dimanche.

La Centrafrique a sombré dans le chaos après le renversement du président François Bozizé en mars 2013 par la Séléka, coalition hétéroclite de plusieurs groupes armés alliés de circonstance.

Pour mettre un terme aux tueries inter-communautaires entre Séléka et la résistance anti-Balaka, la France est intervenue militairement fin 2013 dans son ex-colonie avec l'opération Sangaris, depuis rejointe par la Minusca.

"Nous nous trouvons à un tournant crucial de l'histoire de la République centrafricaine : sombrer à nouveau dans la violence compromettra dangereusement les avancées démocratiques", a déclaré le chef de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, cité dans le communiqué de la mission des Nations unies.

"Les auteurs des violences auront à rendre compte de leurs actes", a prévenu le ministère français des Affaires étrangères, réitérant son soutien au président Faustin-Archange Touadéra, élu en février.

Avec AFP