"25 cas de violences sexuelles ont été commises depuis le 26 septembre", au moment où des affrontements inter-communautaires ont de nouveau secoué la capitale, affirme HRW dans un communiqué reçu à Libreville. L'ONG ajoute que les auteurs de ces crimes accusent leurs victimes, femmes et filles, d'agir en faveur du camp adverse.
"Les autorités du gouvernement de transition et les Casques bleus de l'ONU, selon HRW, doivent agir en vue d'améliorer la protection des femmes et des filles et d'obliger les responsables à rendre des comptes".
Neuf cas de violence sexuelle se sont produits dans le camp de déplacés de M'poko, près de l'aéroport, et aux alentours "toutes ces zones étant largement contrôlées par des membres de la milice anti-balaka, en majorité chrétienne et animiste".
Les victimes ont affirmé que des miliciens anti-balaka les avaient violées en les accusant d'avoir acheté ou vendu de la marchandise aux musulmans dans l'enclave du PK5, le dernier quartier musulman de la capitale.
Le 27 septembre dernier, les anti-balaka ont ainsi barré la route à un groupe de six femmes au sud du camp de M'poko. Une des victimes a raconté que les anti-balaka lui avaient dit : "Vous allez au marché pour vendre des légumes aux musulmans pour qu'ils puissent avoir la force de venir nous tuer. Nous allons maintenant vous violer pour que vos amis musulmans sachent que vous êtes déjà mortes".
"Le camp de M'poko est principalement contrôlé par des milices anti-balaka (...). De nombreuses organisations humanitaires ne s'y rendent plus en raison du danger", affirme HRW.
Le 15 novembre, une femme de 26 ans a été violée par six musulmans armés qu'elle a identifiés comme étant des membres d'un groupe musulman d'autodéfense, alors qu'elle s'approchait d'un marché du PK5.
D'après elle, les hommes se sont approchés et lui ont demandé où se trouvait son mari. Lorsqu'elle a répondu qu'il avait été tué, un des agresseurs s'est exclamé : ‘Oh!, elle était mariée à un anti-balaka, on peut la prendre’ ".
Parmi les survivantes de viols que HRW a interviewées, quatre seulement ont consulté des médecins ou ont reçu une aide psychosociale.
A l'approche de la présidentielle et des législatives prévues le 27 décembre "de nombreuses organisations locales de défense des droits humains redoutent un regain de violence", ajoute HRW.
Avec AFP