Le président Touadéra nomme un nouveau gouvernement centrafricain

Le président de la République centrafricaine Faustin Archange Touadera (2e R) arrive au bureau de vote du lycée Barthélemy Boganda dans le 1er arrondissement de Bangui, en République centrafricaine (RCA), le 27 décembre 2020.

Un gouvernement a été formé mercredi en Centrafrique, deux semaines après la nomination d'un nouveau Premier ministre, a annoncé la présidence dans un décret.

Le nouveau gouvernement composé de 31 ministres et d'un ministre délégué, dont de nombreux entrants, inclut des proches du président Faustin Archange Touadéra, réélu en décembre 2020 à l'issue d'un scrutin contesté, auquel moins d'un électeur sur trois a pu participer, en pleine offensive rebelle.

Claude Rameaux Bireau, fidèle du chef de l'État, prend le poste de ministre de la Défense. Gontran Djono Ahaba, qui était depuis septembre 2017 ministre de l'Energie, devient ministre des Transports.

La formation de ce gouvernement intervient deux semaines après la nomination de Henri-Marie Dondra au poste de Premier ministre, en remplacement de Firmin Ngrebada, en fonctions depuis février 2019.

Haut cadre du parti présidentiel, réputé proche du chef de l'Etat, M. Dondra était ministre des Finances et du Budget depuis cinq ans.

Il est reconnu pour ses compétences en matière de finance internationale et sa connaissance des programmes d'aide au deuxième pays le moins développé au monde selon l'ONU, ravagé depuis 2013 par une guerre civile qui a néanmoins considérablement baissé d'intensité depuis 2018.

Depuis fin décembre, l'armée du président à peine réélu a reconquis une grande partie des plus des deux tiers du territoire que contrôlaient jusqu'alors des groupes armés rebelles tentant de le renverser, grâce au renfort décisif de centaines de paramilitaires russes dépêchés par Moscou.

Aux élections législatives, le parti de M. Touadéra a obtenu une majorité relative, tout en restant loin de la majorité absolue. M. Dondra avait été élu député dès le premier tour dans le premier arrondissement de Bangui, la capitale.

Les enjeux économiques et humanitaires sont immenses pour le nouveau Premier ministre. L'ONU a estimé fin mai que près de la moitié de la population centrafricaine était en "situation d'insécurité alimentaire", en raison de l'épidémie de coronavirus, mais également à cause de la situation sécuritaire.