La plupart des victimes sont des civils. Les femmes et les personnes âgées ne sont pas épargnées. Les victimes sont poignardées à mort, égorgées ou abattues à bout portant, indique HRW.
L’organisation de défense des droits humains affirme avoir pu identifier, grâce à l’analyse des images satellitaires, au moins 1075 structures détruites lors des violences dans les quartiers situés au nord-est et au sud-ouest de l'enclave musulmane, entre le 26 septembre et 13 novembre.
Le nombre de personnes déplacées par ces violences a été estimé à 35.000, selon l'Ong.
" La visite du Pape François à Bangui arrive à un moment critique, et constitue une opportunité idéale pour une personnalité religieuse de cette envergure de condamner le recours à la violence par toutes les parties au conflit, d’inviter à la tolérance et de demander à ce que les responsables de ces violences soient traduits en justice ", soutient Lewis Mudge, chercheur auprès de la division Afrique de Human Rights Watch.
Selon lui, " l'enclave musulmane ‘Kilomètre 5’ représente aujourd’hui le clivage communautaire, alimenté par les violences sectaires, qui s’est emparé de Bangui".
Le Pape François doit visiter Bangui dans le cadre de sa première visite officielle en Afrique. Il a prévu de se rendre à la mosquée centrale de Koudougou, dans l’enclave " Kilomètre 5 ", et de visiter un camp de déplacés. Il envisage également d'organiser une veillée de prière à la cathédrale de Bangui ainsi qu’une messe dans le stade principal de la ville.
La plupart des massacres les plus récents à Bangui sont le fait de membres des groupes d'autodéfense musulmans qui attaquent des chrétiens et des personnes d’autres confessions en représailles à des attaques sur des musulmans, selon HRW.
L’organisation internationale constate aussi que les milices anti-Balaka continuent d'attaquer des musulmans et tous ceux qui s’opposent à elles à l’extérieur de Bangui.