Réaction du Conseil de sécurité à la mort de deux Casques bleus marocains en Centrafrique

Quartier de PK5 à ‪Bangui‬, forte présence des soldats français et de la Minusca après des échanges de tirs avec un groupe d'hommes armés qui tentent de perturber le référendum. (VOA Afrique/Tatiana Mossot)

Deux Casques bleus marocains de la force de l'ONU en Centrafrique ont été tués dans le sud-est du pays par des hommes armés qui ont attaqué leur convoi, a annoncé mercredi la Minusca dans un communiqué.

Le convoi a été attaqué mardi à une soixantaine de kilomètres de la localité d'Obo. "Deux soldats de la paix y ont perdu la vie tandis que deux autres ont été blessés et reçoivent les soins appropriés", selon la Minusca, qui ajoute que "les auteurs de l'attaque se sont enfuis dans la brousse".

"L'incident est survenu alors que les Casques bleus assuraient l'escorte d'un convoi de camions transportant du fuel de la localité de Zemio à destination d'Obo", précise le communiqué.

"Aucune revendication ne saurait justifier que des individus dirigent leurs griefs contre des Casques bleus dont la présence sur le sol centrafricain n'a d'autre objectif que d'aider le pays à sortir de l'engrenage de la violence", a déclaré le représentant spécial du secrétaire général et chef de la Minusca, Parfait Onanga-Anyanga, cité dans le texte.

Le Conseil de sécurité des Nations unies a condamné l'attaque "dans les termes les plus forts" et présenté ses condoléances.

"Les attaques visant des Casques bleus peuvent constituer des crimes de guerre et il est rappelé à toutes les parties les obligations auxquelles elles sont soumises conformément au droit humanitaire international", a ajouté le Conseil dans un communiqué, exhortant le gouvernement centrafricain à "enquêter rapidement sur cette attaque et à traduire en justice les responsables".

Forte de plus de 10.000 soldats et policiers, la Minusca tente de maintenir l'ordre en Centrafrique, où des tueries intercommunautaires à grande échelle avaient provoqué le chaos et une crise humanitaire sans précédent fin 2013, entraînant une intervention militaire de la France, l'ancienne puissance coloniale.

Les tueries de masse ont cessé et l'opération française Sangaris s'est achevée fin octobre 2016 mais de multiples bandes armées continuent de terroriser la population dans de vastes zones du pays.

Ces groupes sont essentiellement issus de factions parfois rivales de l'ex-rébellion de la Séléka à dominante musulmane, chassée du pouvoir après l'intervention française, de miliciens anti-balaka, se revendiquant chrétiens, mais aussi de groupes d'"auto-défense" d'éleveurs nomades peuls, de bandes spécialisées dans le racket routier et d'éléments "incontrôlés".

Dans la région d'Obo, la rébellion ougandaise de l'Armée de résistance du seigneur (LRA) sévit également depuis plusieurs années.

Avec AFP