Monaco, le point final de l'épopée en championnat de France

Les joueurs de Monaco jubilent après le troisième but de leur équipe par Valère lors du match de quart de finale de la Ligue des champions entre Monaco et Dortmund au stade Louis II à Monaco, 19 avril 2017.

Cette fois c'est la bonne. Monaco, virtuellement champion de France, n'a plus qu'un point à prendre pour l'être mathématiquement, et devrait le faire contre Saint-Étienne, mercredi en match en retard, pour déclencher enfin la grande fête du titre.

L'estrade et le trophée "Hexagoal" dorment en Principauté depuis dimanche, ils sont prêts pour l'apothéose d'une saison magnifique où l'équipe aux 100 buts (102 pour l'heure) s'apprête à coiffer la couronne qu'on pensait réservée au Paris SG.

L'épilogue était attendu dimanche soir, quand Monaco a écrasé Lille (4-0), mais le PSG l'a repoussé en tordant lui aussi Saint-Étienne (5-0), restant à trois longueurs avec encore un match à disputer, contre Caen.

Mais l'ASM a 17 points de mieux de différence de buts (+73 contre +56), et encore deux matches à jouer. Cette rencontre décalée de la 31e journée est d'ailleurs un des symptômes de l'extraordinaire saison monégasque.

En jouant sur tous les tableaux, jusqu'aux demi-finales de Coupe de France et surtout de Ligue des champions, et jusqu'à la finale de la Coupe de la Ligue, Monaco n'avait plus que cette date, une poignée de jours avant la dernière journée, pour caser cet ASM-ASSE. Un problème de riche.

Du coup, Monaco a au moins le plaisir d'être seul en scène mercredi et de recueillir toute l'attention que mérite sa performance. Pas de course à la 5e place entre Marseille et Bordeaux, pas de lutte pour le maintien en multiplex à la télé, pas non plus d'investiture Macron ni de gouvernement Philippe.

Le public, auquel joueurs et dirigeants ont lancé un appel, pourra enfin fêter sans retenue ce 8e titre de champion de France, attendu à Louis II depuis 17 ans, même s'il a déjà chanté dimanche: "Champions de France" sur l'air de la "Cucaracha".

La "truelle" de Jardim

Ça, c'était dans les tribunes, sur le terrain et dans les couloirs de Louis II, tout le monde s'est montré d'une prudence de sioux, un peu plus de deux mois après la "remontada" subie par le PSG à Barcelone (6-1). Seul Tiémoué Bakayoko a lâché "pour moi on est champion".

Kylian Mbappé, l'Arthur Rimbaud de cette équipe, poète génial de 18 ans, s'y voit déjà aussi, il faudrait vraiment "un terrible tremblement de terre" pour rater le titre, dit-il.

Mais Leonardo Jardim a tenu à conserver un brin de pression sur ses joueurs.

"On a besoin de jouer comme d'habitude, insiste l'entraîneur portugais. C'est sûr qu'un point suffit. Mais il faut la même ambition dans le jeu. Si on joue le nul, on se rapprochera de la défaite."

Saint-Étienne n'a pourtant plus rien à jouer, hormis le meilleur classement possible.

Mais Jardim tient à "rester en dehors de l'euphorie". Il y a toutefois cédé un brin en plaisantant sur son prix de meilleur entraîneur de la saison, remis lundi.

"Après avoir reçu la truelle en 2014 et 2015, c'est une progression", a dit dans un sourire celui qui avait la réputation de bétonner, jusqu'à cette année.

"Ce n'est pas une revanche, cela récompense trois ans de travail", a-t-il ajouté.

Un ultime feu d'artifice offensif de la bande à Falcao, en prélude à celui pyrotechnique prêt lui aussi depuis dimanche, saluerait la grandiose saison de son équipe. L'histoire est écrite, il ne reste plus qu'à mettre sous presse.

Avec AFP