Une analyse récente de World Weather Attribution avertit que de telles vagues de chaleur pourraient devenir plus fréquentes en Afrique de l'Ouest. Lorsque le soleil d'été est au zénith à Cotonou, grande ville portuaire située sur la côte sud du Bénin, Carine Kiki applique soigneusement de la crème solaire sur le dos pâle de ses jumelles.
Vivant avec l'albinisme, les deux fillettes font partie d'une communauté déjà vulnérable, qui fait désormais face à des risques accrus avec des vagues de chaleur extrêmes en Afrique.
« Elles ne tombent pas souvent malades. En termes de santé, leur seul problème est leur peau. Lorsque les taches sont apparues sur leur peau, je les ai emmenées trois fois chez un dermatologue. Il m'a ordonné une vigilance constante pour protéger les filles des rayons nocifs du soleil », confie Carine Kiki, mère des jumelles atteintes d’albinisme.
« C'est le soleil qui a provoqué le cancer de ma sœur »
Carine Houngue, une femme albinos de 38 ans, a fondé Albi International, une association qui déploie des efforts pour soutenir les familles comme celle de Carine. « C'est le soleil qui a provoqué le cancer de ma sœur. Alors, après l'opération, je me suis dite : que faire ? Nous devons créer quelque chose pour sensibiliser, pour faire entendre notre voix. Il fallait sensibiliser un grand nombre de personnes, pas seulement les albinos, mais surtout leurs parents », affirme Carine Houngue.
Dr Diane Assogba, dermatologue à Cotonou, a expliqué les risques accrus des fortes températures pour les personnes atteintes d'albinisme. Dr Assogba a souligné l'importance du port de chapeaux, des lunettes et des crèmes solaires, ainsi que des vêtements de protection face à des événements météorologiques extrêmes comme les fréquentes vagues de chaleur.
« Les rayons ultraviolets provoquent des altérations de l'ADN des cellules de la peau. L'accumulation de ces dommages entraîne une modification des cellules de la peau, qui deviennent progressivement cancéreuses. Les mesures de protection peuvent se résumer en un seul terme : la photo-protection dès le plus jeune âge pour limiter la dose de rayons ultraviolets », explique Dr Assogba.
Alors que le changement climatique menace de rendre la chaleur extrême plus fréquente en Afrique de l'Ouest, des initiatives comme celle entreprise par Albi International peuvent s'avérer cruciales pour protéger les communautés vulnérables, notamment pour des familles comme celle de Kiki qui font face à un défi à la fois médical et financier.