Félix Tshisekedi, 61 ans, a été réélu en décembre pour un second mandat. La Constitution prévoit qu'en RDC le président peut être élu pour "un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois".
"Peuple congolais, l'heure est grave, réveillons-nous", a enjoint Devos Kitoko, secrétaire général de Ecidé, le parti de l'opposant et candidat à la dernière présidentielle Martin Fayulu, lors d'une conférence de presse conjointe de plusieurs mouvements d'opposition.
Des représentants du parti de l'ex-président Joseph Kabila et du mouvement du richissime homme d'affaires Moïse Katumbi, également candidat à la présidentielle, étaient présents.
Dans une déclaration commune, les opposants ont accusé M. Tshisekedi de vouloir "briguer un 3e mandat" en menant ce qu'ils qualifient de "coup d'Etat constitutionnel" et dénonçant une "dérive dictatoriale".
"Des manifestations citoyennes à travers tout le pays et dans la diaspora seront organisées dans les jours à venir pour défendre notre Constitution et barrer la route à Monsieur Félix Tshisekedi", ont-ils promis.
Lire aussi : Vandalisation du mausolée qui abrite la dent de Patrice LumumbaCes dernières semaines, Félix Tshisekedi a plusieurs fois affirmé sa ferme intention de mettre en œuvre une révision de la Constitution, sans toutefois préciser s'il s'agirait d'une modification de certains articles ou de l'adoption d'un nouveau texte.
En 2015, des manifestations avaient éclaté notamment dans la capitale Kinshasa et à Goma (est), pour protester contre une loi électorale susceptible de permettre à Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir au-delà de deux mandats. Les violences avaient fait des dizaines de morts et Kabila ne s'était finalement pas présenté à la présidentielle de 2018.
En RDC, toute modification de la Constitution doit être approuvée "par référendum sur convocation du président de la République" sauf si le projet est approuvé à la majorité des 3/5e du Parlement.
La Constitution congolaise a été promulguée en 2006 par Kabila. Elle a fait l'objet d'une révision en 2011, portant notamment le scrutin universel à un tour au lieu de deux auparavant.
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