Report de la visite en Chine du président soudanais

Le président soudanais Omar el-Béchir

Un changement inattendu du plan de vol a contraint Omar el-Béchir, qui est recherché par la Cour Pénale Internationale, à renvoyer pour lundi soir son arrivée dans la capitale chinoise

Une rencontre entre le président chinois Hu Jintao et son homologue soudanais Omar Hassan el-Béchir a été renvoyée lundi, à cause d’un contretemps. En effet, l’avion de M. Béchir, qui venait de l’Iran tard dans la soirée du dimanche, a reçu un nouveau plan de vol, alors qu’il survolait le Turkménistan. Ce changement était impossible, faute de temps, et le pilote a dû rebrousser chemin et retourner en Iran, a déclaré le ministère des Affaires étrangères du Soudan. Il précise que l’avion présidentiel a maintenant un nouvel itinéraire, et que M. Béchir est attendu à Pékin lundi soir.

Le leader soudanais, qui est recherché par la Cour pénale internationale, devrait rester au moins trois jours en Chine, l’un des alliés les plus puissants du Soudan. Des groupes de défense des droits humains ont dénoncé le refus des autorités chinoises d’arrêter Omar el-Béchir, qui a été inculpé par la CPI en rapport avec les présumés crimes de guerre et actes de génocide dans la région de Darfour (Ouest du Soudan).

Des femmes et enfants dans un camp pour déplacés internes au Darfour

Avant cette visite, M. Béchir a donné une interview à la presse chinoise, où il félicite la Chine d’avoir aidé son pays à mitiger les effets des sanctions économiques des Etats-Unis et d’autres nations. Il a fait savoir également à l’agence Chine Nouvelle qu’il s’attend à ce que Pékin continue d’entretenir de bonnes relations tant avec le Nord qu’avec le Sud-Soudan, après l’indépendance du Sud, le 9 juillet prochain. Cette sécession figure au programme des discussions entre Hu Jintao et Omar el-Béchir.

Les Nations Unies estiment que le conflit au Darfour a fait 300 000 morts et 2,7 millions déplacés. La Cour pénale internationale cherche à juger le président Béchir pour le comportement de son gouvernement dans cet conflit. L’accusé a pourtant visité des Etats membres de la CPI, tels le Kenya et le Tchad, sans être inquiété.