"Les ressortissants américains sont priés d'exercer une vigilance accrue", a demandé l'ambassade dans un message publié sur son site internet à l'attention des résidents de Pékin.
L'ambassade américaine "a reçu des informations relatives à de possibles menaces contre les Occidentaux dans le quartier de Sanlitun", siège de nombreuses ambassades, de galeries marchandes et d'une vie nocturne prisée des expatriés dans la capitale chinoise.
L'ambassade du Royaume-Uni en Chine lui a emboîté le pas, assurant avoir elle aussi "reçu des informations" de même nature et lançant un appel similaire à la "vigilance".
Aucune précision n'a pu être obtenue sur la nature des menaces invoquées, mais ce type d'avertissement est très inhabituel à Pékin, une métropole où les autorités communistes maintiennent traditionnellement un haut niveau de sécurité.
Si les autorités chinoises n'ont fait aucun commentaire officiel, elles ont cependant de leur côté déclenché une "alerte jaune" - trois crans en-dessous de ce que serait une alerte maximale -, selon une annonce du Département de police de la municipalité.
Ce dispositif est déclenché quand les autorités "sont informées de menaces significatives et imminentes à la sécurité publique", ont expliqué des médias officiels.
La sécurité a été fortement renforcée autour de l'ambassade américaine, avec plusieurs véhicules de police, ainsi que devant une vaste zone commerciale au coeur de Sanlitun, selon des témoins.
L'"alerte jaune", qui devrait être prolongée jusqu'au Nouvel An, est officiellement due à l'essor des activités commerciales et des divertissements dans la ville pendant les fêtes de fin d'année.
L'ambassade de France a indiqué de son côté être au courant de la mise en garde américaine mais sans disposer non plus de précisions, et a appelé également à la vigilance sur son site internet.
Le quartier pékinois de Sanlitun a déjà été le cadre dans le passé d'épisodes de violences visant des Occidentaux. En août dernier, un assaillant chinois armé d'un sabre s'en était pris à un Français et à son épouse chinoise, laquelle était décédée de ses blessures.
Mais le dernier incident violent de grande ampleur à Pékin, qualifié d'"attentat terroriste" par les autorités, remonte à octobre 2013, quand un véhicule 4x4 avait foncé dans la foule place Tiananmen, faisant cinq morts et 38 blessés parmi des touristes, avant de prendre feu sous le portrait de Mao Tsé-toung.
Ses trois passagers, originaires de la région musulmane du Xinjiang, avaient péri dans ce qui a été considéré comme un attentat-suicide.
Le Xinjiang est en proie depuis deux ans à une recrudescence de violences meurtrières à caractère politico-religieux, imputées par les autorités à une frange islamiste et radicalisée de la population turcophone ouïghoure, hostile à la tutelle de Pékin. La Chine mène dans la région une sévère campagne de répression.
Avec AFP