La Chine dément tout espionnage du siège de l'Union africaine

Le siège de l'Union africaine à Addis Abeba le 29 janvier 2017.

L'ambassadeur de Chine à l'Union africaine a qualifié d'"absurdité" le résultat d'une enquête menée par le journal français Le Monde, selon laquelle Pékin a espionné, au moins de 2012 à 2017, le siège de l'Union africaine dans la capitale éthiopienne Addis Abeba.

"Je pense qu'il s'agit d'une histoire sensationnelle, mais elle est aussi complètement fausse et c'est une absurdité", a déclaré à l'AFP l'ambassadeur chinois à l'UA, Kuang Weilin, en marge du sommet de l'organisation panafricaine.

Selon l'ambassadeur, l'article en question, publié vendredi par Le Monde, va "endommager l'image du journal", mais pas la relation entre la Chine et l'Afrique.

Citant plusieurs sources internes à l'Union africaine, Le Monde a assuré que les informaticiens de cette institution se sont rendus compte il y a environ un an que le contenu des serveurs de l'UA était transféré vers d'autres serveurs à Shangaï, en Chine.

Les mêmes sources affirment que ces transferts auraient eu lieu depuis 2012, date à laquelle s'est achevée la construction du bâtiment flambant neuf de l'Union africaine, offert par la Chine. Les serveurs de l'UA ont été changés en 2017, lorsque cette faille du système a été découverte, et une nouvelle architecture informatique déployée.

Le Monde soutient enfin que, après la découverte des transferts de données vers la Chine, des experts éthiopiens en cybersécurité ont inspecté les salles du bâtiment de l'UA, et débusqué des micros placés sous les bureaux et dans les murs.

Le président de la Commission de l'UA Moussa Faki a réagi à ces accusations en assurant à la presse n'avoir vu "aucune évidence d'espionnage dans ce bâtiment".

D'autres, comme le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, ont préféré insister sur l'importance de la relation "forte" et "stratégique" avec la Chine, premier partenaire de l'Afrique avec notamment 149,2 milliards de dollars d'échanges commerciaux en 2016 (selon Pékin), et de nombreux dons et prêts à taux très bas sur le continent africain.

"Il n'y a rien à espionner, je n'y crois pas", a déclaré M. Desalegn.

Avec AFP