Cinq nouvelles attaques revendiquées par les rebelles du delta du Niger, au Nigeria

Des combattants du Mouvement pour l'émancipation du Delta du Niger (MEDN) patrouillent dans les ruisseaux de la rivière Bonny, près de l'usine de GNL, dans la région pétrolière du delta du Niger, dans le sud du Nigeria, 18 septembre 2008. EPA / GEORGE Esi

Le groupe rebelle nigérian, les Vengeurs du delta du Niger (NDA), a annoncé sur son compte Twitter avoir fait exploser vendredi l'oléoduc de la compagnie pétrolière nationale NNPC menant à la raffinerie de Warri, deux autres oléoducs appartenant à sa filiale NPDC samedi et, enfin, deux puits du groupe pétrolier américain Chevron dimanche.

Un officier de sécurité s'exprimant sous couvert d'anonymat a confirmé les attaques de dimanche contre les puits de Chevron. "D'après l'enquête préliminaire menée par nos agents sur le terrain, ils ont utilisé de la dynamite tout comme dans les précédentes attaques", a-t-il précisé.

Un dirigeant local, Eric Omare, a quant à lui confirmé l'attaque de vendredi contre un pipeline, après avoir été contacté par des villageois qui ont entendu les explosions.

Ces opérations de sabotage sont les dernières d'une longue série depuis le début de l'année revendiquées par les Vengeurs du Delta du Niger, qui, comme d'autres rebelles nigérians avant eux, réclament une meilleure redistribution des revenus pétroliers et une plus grande autonomie politique.

La recrudescence des attaques contre les installations pétrolières a déjà fait chuter la production de brut à 1,6 million de barils par jour, bien en deçà des 2,2 millions prévus dans le budget 2016 du Nigeria. Des recettes dont le pays, au bord de la récession, a pourtant grandement besoin.

Le président nigérian Muhammadu Buhari a rencontré fin juin une délégation de militants et diffusé un communiqué appelant à "reconstruire" la région.

La problématique n'est pas nouvelle dans cette zone du Nigeria. En 2009, au terme de plusieurs années de violences, le gouvernement nigérian a déjà négocié un programme d'amnistie avec les rebelles du delta du Niger.

Mais six ans plus tard, quand le président Buhari, fraîchement élu, a annoncé son intention de mettre fin à ce programme d'ici 2018, la contestation a repris.

Avec AFP