Une embarcation de fortune avait coulé dans la nuit du 20 au 21 septembre 2022 après être partie de Zarzis (sud-est) avec à son bord 18 candidats à l'émigration, tous Tunisiens.
Cinq accusés tunisiens, "un en liberté, deux en détention, deux autres en fuite faisant l'objet d'un mandat d'amener, ont été condamnés jeudi soir à des peines de prison allant entre quatre à dix ans avec exécution immédiate", a précisé à l'AFP Lassad Horr, porte-parole du tribunal de première instance de Médenine, où ils étaient jugés.
Seule une dizaine de corps avaient été retrouvés et cette affaire avait provoqué des manifestations de colère de proches de disparus à Zarzis.
Lire aussi : Plus de 500 migrants interceptés par la Marine sénégalaise depuis début maiLe 18 octobre 2022, de 3.000 à 4.000 personnes étaient descendues dans les rues et une grève générale avait été observée à Zarzis pour réclamer de nouvelles recherches et dénoncer l'enterrement par erreur de quatre migrants tunisiens dans un cimetière privé, habituellement réservé aux migrants d'Afrique subsaharienne repêchés dans la région.
Après ces protestations, le président tunisien, Kais Saïed, avait ordonné au ministère de la Justice d'ouvrir une enquête, "afin que les Tunisiens connaissent toute la vérité et que les responsables de ces drames affrontent les conséquences de leur négligence".
Le tribunal de Médenine a jugé les cinq accusés coupables de l'organisation d'opérations d'immigration illégale depuis la Tunisie, selon le porte-parole, qui a précisé qu'une embarcation, deux voitures et un appareil GPS avaient été saisis pendant l'enquête.
Lire aussi : L'UE adopte le pacte migratoire mais des pays veulent aller au-delàLa Tunisie est, avec la Libye, l'un des principaux points de départ des migrants - surtout originaires d'Afrique subsaharienne mais aussi un grand nombre de Tunisiens - qui risquent la périlleuse traversée de la Méditerranée dans l'espoir de rejoindre l'Europe.
Plus de 1.300 migrants sont morts ou ont été portés disparus l'année dernière dans des naufrages près des côtes tunisiennes, selon l'ONG Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES).