Le Tchad, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso, qui forment le "Groupe des Cinq du Sahel (G5 Sahel)" - créé en février - saluent les tentatives des voisins de la Libye et de l'ONU pour "réunir les conditions d'un dialogue entre toutes les parties libyennes à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels".
"Néanmoins, le G5 Sahel lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en place, en accord avec l'Union africaine, d'une force internationale pour neutraliser les groupes armés, aider à la réconciliation nationale et mettre en place des institutions démocratiques stables" en Libye, selon le communiqué final du sommet.
Le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, également président en exercice du G5 Sahel et de l'UA, a assuré que les cinq pays avaient "officiellement" saisi l'UA et l'ONU de la question, sans préciser la forme de la requête ni indiquer à quelle date elle a été formulée.
"Nous, au niveau du G5 Sahel, nous avons officiellement demandé au Conseil de sécurité et à l'UA d'envisager une intervention internationale en Libye pour rétablir l'ordre dans ce pays", a déclaré M. Aziz.
"Tous les contacts que nous avons pu avoir avec les responsables libyens sont de cet avis", a-t-il assuré, sans préciser l'identité de ces interlocuteurs.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du colonel Mouammar Kadhafi en 2011. Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements - l'un proche des milices islamistes et l'autre reconnu par la communauté internationale - qui se disputent le pouvoir.
A Dakar le 16 décembre, les présidents Idriss Deby du Tchad, Ibrahim Boubacar Keïta du Mali et Macky Sall du Sénégal avaient exhorté les Etats occidentaux à "achever le travail" en Libye en extirpant le "guêpier" du sud libyen, selon l'expression de M. Keïta.
"Aucune armée africaine ne peut aller détruire en Libye le terrorisme, il n'y a que l'Otan qui en a les moyens", avait affirmé M. Deby, proposant néanmoins d'"accompagner" une telle opération.
Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian, avait répondu que "la question libyenne" était une préoccupation "partagée" par son pays, qui n'envisage cependant pas une option militaire sans appuis internationaux et prône dans l'immédiat un règlement politique.