La fondation américaine a promis mardi au total 315 millions de dollars afin d'aider les plus pauvres des agriculteurs, notamment en Afrique, à s'adapter au changement climatique, et d'améliorer la recherche.
Ces sommes s'ajoutent à la contribution de 318 millions de dollars (270 millions d'euros) de la Commission européenne, également annoncée mardi en marge du sommet sur le climat à Paris, qui "aideront les agriculteurs à accroître le rendement de leurs cultures, réagir plus efficacement aux menaces environnementales et adapter leurs méthodes au changement climatique", selon un communiqué de la fondation américaine.
Entre 2018 et 2020, 300 millions de dollars seront investis par la fondation, notamment pour travailler sur la stimulation de la photosynthèse, afin d'améliorer les rendements des récoltes, et la réintroduction de l'azote de l'air dans le sol tout en utilisant moins de ressources, telles que l'eau ou les engrais.
Au chapitre des recherches à mener figurent aussi des travaux sur les mégadonnées et la robotique, destinés à analyser finement les surfaces agricoles afin de mieux les gérer.
Alors qu'existent déjà des variétés de riz et de maïs résistants à la sécheresse et de haricots adaptés aux fortes chaleurs, les spécialistes comptent aussi trouver de nouvelles approches pour les maladies virales qui touchent le manioc, les patates douces et l'igname.
Par ailleurs, en association avec les fondations françaises BNP Paribas et Agropolis, la fondation Bill Gates a annoncé le lancement séparé d'un programme de soutien de 15 millions de dollars supplémentaires sur cinq ans destiné à quelque 600 chercheurs africains et européens travaillant sur l'agriculture africaine et le changement climatique.
"Chaque bourse portera sur trois ans" a indiqué à l'AFP Nick Austin, qui dirige l'équipe "développement agricole" au sein de la Fondation Bill Gates. "Nous voulons construire des équipes intergénérationnelles de chercheurs africains et européens pour faire augmenter la connaissance sur les besoins de l'Afrique".
M. Austin a été l'un des dirigeants intérimaires du CGIAR, consortium mondial de "recherche agricole pour un futur sans faim", créé dans les années 1970 et regroupant 70 centres de recherche dans le monde.
Environ 800 millions de personnes pauvres, la plupart vivant en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud, dépendent de l'agriculture pour leur vie quotidienne et font face à des difficultés croissantes pour assurer leur subsistance en raison des effets du réchauffement, a souligné la Fondation.
Citant des études scientifiques américaines, M. Austin a indiqué que les récoltes mondiales pourraient baisser de 23% d'ici à 2050 en raison du réchauffement. Sur la seule Afrique, les récoltes de maïs pourraient baisser de 20 à 50% dans le même temps.
Avec AFP