Les pays les plus vulnérables refusent d'être "les sacrifiés" de la COP21

Les dirigeants du monde posent pour une photo de groupe à la COP21 , la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques , au Bourget , en dehors de Paris , le lundi 30 novembre 2015. ( Ian Langsdon , Piscine via AP )

Le Bangladesh et d'autres pays en première ligne face aux conséquences du changement climatique ont clamé leur refus d'être "les sacrifiés" de la conférence de Paris en plaidant pour un objectif plus ambitieux pour limiter le réchauffement.

"Nous refusons d'être les sacrifiés de la communauté internationale à Paris", a déclaré Anwar Hossain Manju, le ministre de l'Environnement du Bangladesh, à l'occasion de la présentation d'une "déclaration" portée par 43 pays particulièrement exposés aux conséquences du réchauffement, parmi lesquels l'Ethiopie, les Maldives et le Népal.

La COP21 "a l'obligation d'agir. Ne pas le faire est un crime", a-t-il ajouté.

Dans cette "Déclaration" déjà adoptée à Manille il y a quelques semaines, les pays vulnérables membres du "Climate Vulnerable Forum" (CVF) appellent la communauté internationale à s'entendre sur un objectif de limitation du réchauffement à 1,5 degré par rapport à l'ère pré-industrielle.

Cet objectif est plus ambitieux que le seuil de 2 degrés fixé depuis 2009 comme cadre global à ces négociations. Selon les scientifiques, un réchauffement supérieur à 2 degrés aurait des conséquences dramatiques (sécheresses, inondations, baisse des rendements agricoles...).

Même si le réchauffement était contenu à 2 degrés, plus d'un milliard de personnes seraient toutefois toujours exposées à la hausse du niveau des mers et à des effets catastrophiques sur l'environnement, selon le CVF. Ce forum réclame une "décarbonation complète d'ici à 2050" avec un pic des émissions de gaz à effet de serre mondiales "au plus tard en 2020".

Contenir le réchauffement sous 1,5 degré "ne va pas simplement assurer la sécurité et la prospérité, cela assurera aussi la justice", a affirmé le ministre des Affaires étrangères du Costa Rica, Manuel Gonzalez, soulignant que le dérèglement climatique "porte atteinte aux droits de l'Homme".

"Individuellement, nous sommes déjà des survivants. Collectivement, nous sommes une force" permettant d'aller vers "un monde plus juste et plus actif sur le climat", a déclaré le président philippin Benigno Aquino.

Le CVF compte désormais 29 pays membres après l'adhésion lundi de 9 nouveaux pays, dont la République dominicaine, Haïti, le Guatemala, le Sri Lanka, le Niger. Quatorze autres Etats sont eux associés à la coalition.

Avec AFP