Ces deux dernières semaines, républicains et démocrates ont formellement désigné leur champion pour conquérir la Maison Blanche le 8 novembre. Mais les deux formations sont marquées par les divisions internes, et leurs poulains sont assez impopulaires avec moins de 40% d'avis favorable.
Le duel s'annonce serré dans une campagne déjà considérée comme l'une des plus acrimonieuses que le pays n'ait jamais connu.
Hillary Clinton, 68 ans, est entrée dans l'Histoire jeudi à Philadelphie en devenant la première femme investie par un grand parti pour la présidentielle.
Dans son discours d'acceptation de sa nomination, elle a exhorté ses compatriotes à ne pas céder au message populiste de son rival républicain. Elle a prévenu les Américains séduits par le verbe martial de son adversaire que l'élection de novembre serait une "heure de vérité".
L'équipe de campagne de l'homme d'affaires a répliqué vendredi matin en postant un message sur Facebook, dénonçant une allocution présentant une "collection insultante de clichés et de rhétorique recyclée".
"C'est un discours prononcé dans un univers de fantasmes, pas dans la réalité dans laquelle nous vivons aujourd'hui", a poursuivi le message.
Le sénateur de Virginie Tim Kaine, colistier de la démocrate, s'est dit de son côté "optimiste". "Nous allons batailler ensemble pour construire une économie plus forte, bâtir des alliances et une communauté de respect aimante, plutôt qu'une communauté créant des divisions", a-t-il relevé vendredi matin sur CNN.
A l'instar de Mme Clinton, il a tendu la main aux partisans du sénateur du Vermont Bernie Sanders, battu aux primaires. "Ils avaient un favori, mais je pense qu'il vont se rassembler derrière Hillary Clinton et nous allons faire tout ce que nous pouvons pour gagner en novembre".
Les experts s'attendent à ce que le "soutien négatif", à savoir voter contre un candidat plutôt que pour un candidat, jouera un rôle important dans ce scrutin.
De grands noms du parti républicain, comme l'ancien candidat à la Maison Blanche Mitt Romney, ont publiquement indiqué qu'ils ne pourraient pas voter pour Trump.
Mme Clinton a d'ailleurs bien pris conscience de cette opportunité de récolter des suffrages dans le camp adverse, promettant d'être "la présidente des démocrates, des républicains, des indépendants".
Elle ne perd pas de temps pour essayer de glaner des voix puisque dès vendredi elle devait embarquer avec Tim Kaine dans une tournée en bus en Pennsylvanie -- où s'est tenue cette semaine la convention démocrate -- et en Ohio -- où s'est déroulée la convention républicaine la semaine dernière.
Cette région, épicentre de la désindustrialisation, est cruciale pour l'élection. C'est l'électorat blanc et ouvrier de cette région que convoite également Donald Trump.
"Les 100 premiers jours seront consacrés à l'emploi et à une économie qui fonctionne pour tout le monde", a appuyé Tim Kaine sur CNN. "Nous devons y aller fort en matière d'investissement important dans l'emploi".
Donald Trump, lui, a prévu de partir à la conquête de l'Ouest, avec un déplacement dans le Colorado, un autre Etat crucial dans la route vers la Maison Blanche. Son projet d'ériger un mur à la frontière avec le Mexique pour endiguer l'immigration illégale devrait y être bien reçu par les électeurs blancs, mais devrait détourner les Hispaniques.
Lors de la convention républicaine à Cleveland, il a réitéré ses projets très controversés de bloquer l'immigration des musulmans et des Hispaniques aux Etats-Unis, et d'être extrêmement dur face à la criminalité.
"J'ai un message pour vous tous", a-t-il lancé aux milliers de délégués. "Le crime et la violence qui accablent notre nation aujourd'hui vont bientôt, je veux dire très bientôt, disparaître", a-t-il affirmé. "La sécurité sera restaurée".
Vendredi matin, il a relevé sur Twitter que "Hillary la malhonnête (surnom qu'il donne à sa rivale, NDLR) m'a mentionné 22 fois dans son très long et très ennuyeux discours. Nombre de ses déclarations étaient des mensonges et des fabrications".
Les deux candidats doivent débattre l'un contre l'autre pour la première fois le 26 septembre à l'université Hofstra, à Hempstead dans l'Etat de New York (nord-est).
Avec AFP