Clinton remporte le vote populaire mais Trump est président

Hillary Clinton à New York au lendemain de la présidentielle, le 9 novembre 2016.

Comme en 2000 avec Al Gore, la candidate malheureuse a remporté le vote populaire bien que son adversaire soit le gagnant de l’élection présidentielle, étant arrivé en tête du collège électoral. Ce système est souvent critiqué.

Selon les derniers chiffres la candidate démocrate Hillary Clinton devance son adversaire de 200 000 électeurs remportant 59,943,017 votes, soit 47.7% des voix, contre 59,705,048 votes, soit 47.5% des voix.

Par le passé, le débat sur le système - obsolète selon nombre de politiciens et d'experts - avait déjà surgi dans la sphère publique. En 1969, une loi avait été présentée devant la Chambre des représentants pour avoir un second tour si les candidats n'avaient pas au moins 40% du vote populaire, mais bloquée au Sénat".

Un système critiqué

Mercredi, Hillary Clinton avait déclaré que "notre nation est bien plus divisée que l'on ne l'avait imaginé". Si les résultats sont confirmés, Hillary Clinton rejoindra Al Gore au club des perdants qui ont pourtant gagné le vote populaire auprès de Andrew Jackson en 1824, Samuel Tilden en 1876 et Grover Cleveland en 1888.

Ironie du sort, en 2012, Donald Trump avait twitté : "Le collège électoral est un désastre pour la démocratie", après la défaite de Mitt Romney.

De même en 2000, Hillary Clinton avait déclaré, après la défaite d'Al Gore au Collège électoral, "Je crois vraiment que dans une démocratie, nous devrions respecter le choix des citoyens, et pour moi, cela veut dire qu'il est tant de se débarrasser du Collège électoral et d'en venir au vote populaire pour notre président".

"Si nous adhérons tous à la nation de la 'majorité est maître', alors pourquoi nier le candidat choisi par la majorité", a dit Jennifer M. Granholm, ancienne gouverneure du Michigan.

L'idée de la suppression fait son chemin

Pour David Boies, colistier d'Al Gore en 2000: 'Personnellement, j'aimerai voir la suppression du Collège électoral, je pense que c'est une anomalie historique".

Dans un article du New York Times, Gary L. Gregg II, un expert du Collège électoral explique que si l'on devait recompter le résultat des votes car trop serré, ce serait un "cauchemar national".

Sur Twitter, certains n'ont pas hésité a accusé le système de favoriser les Républicains.

" Le Collège électoral favorisera toujours les électeurs ruraux/conservateurs/blanc/vieux, une concession originaire des propriétaires d'esclaves", écrit l'auteur Joyce Carol Oates.