Combats en Ouganda: 51 corps non identifiés ont été enterrés

Des membres de la force de défense ougandaise se rassemblent à Kasese, Ouganda, le 28 novembre 2016.

Les corps de 51 personnes non identifiées, tuées fin novembre lors d'affrontements entre les gardes d'un souverain local et les forces de sécurité dans la région de Kasese, dans l'ouest de l'Ouganda, ont été enterrés dimanche.

"Nous avons commencé ce matin (dimanche) à enterrer 51 personnes qui ont été tuées dans l'attaque de la semaine dernière, car aucun parent n'est venu les réclamer. Nous finirons de les enterrer aujourd'hui", a déclaré à l'AFP le président du district de Kasese, Geoffrey Sibendire Bigogo.

"C'est un exercice douloureux, mais nous n'avions pas le choix. Les corps pourrissaient et l'odeur était insupportable avec autant de victimes", a-t-il ajouté.

L'inhumation a été décidée en accord avec le gouvernement ougandais et les autorités locales, et un échantillon ADN a été prélevé sur tous les corps pour pouvoir les identifier par la suite, a-t-il expliqué.

"Chaque corps a été enterré dans des tombes séparées pour qu'ils puissent être exhumés quand des parents se feront connaître", a-t-il indiqué.

"De nombreux corps étaient tellement brûlés qu'on ne pouvait pas les reconnaître", a-t-il affirmé pour expliquer un nombre si élevé de corps non identifiés.

Selon la police, les combats avaient éclaté le 26 novembre à Kasese, lorsque des policiers avaient été attaqués par des gardes du roi du Rwenzururu, Charles Wesley Mumbere.

D'après la police, ces gardes faisaient partie d'une milice liée à un mouvement prônant la création d'une "république de Yiira" sur la zone frontalière entre l'ouest de l'Ouganda et une partie du Nord-Kivu, en RD Congo.

Les combats s'étaient poursuivis le lendemain dans certains quartiers de Kasese, puis s'étaient étendus en dehors de la ville, et avaient pris fin, le même jour, lorsque la police avait pris d'assaut le palais du roi.

Le bilan officiel est d'au moins 87 morts. Les autorités avaient d'abord annoncé que 16 policiers et 46 gardes royaux avaient été tués. Puis 25 corps supplémentaires, dont on ne savait pas s'il s'agissait aussi de gardes royaux ou de civils, avaient été retrouvés dans deux localités rurales proches de Kasese.

Mais à Kasese, plusieurs versions des évènements circulent parmi la population, certains redoutant que le bilan réel des affrontements dépasse les 100 morts.

"On pourrait ne jamais savoir combien de personnes sont mortes car les forces de sécurité nous ont empêchés d'accéder aux endroits où les affrontements ont eu lieu", a reconnu dimanche auprès de l'AFP un autre responsable local, Alex Byamugisha.

Accusé de soutenir la rébellion séparatiste, le roi Charles Wesley Mumbere a été inculpé de meurtre pour son rôle dans ces combats meurtriers, avant d'être transféré dans la prison de haute sécurité de Luzira, en périphérie de la capitale Kampala.

Avec AFP