"Il y a eu d'intenses combats ce matin entre 'Amba boys' (combattants séparatiste) et militaires ici à Ndop et à Bamali", deux localités voisines du Nord-Ouest, a rapporté à l'AFP un témoin joint depuis Yaoundé.
L'information a été confirmée par une source proche des services de sécurité.
Aucun bilan de ces combats n'était cependant disponible dans l'immédiat.
"Nous avons assisté à des tirs nourris pendant plus d'une heure, là, nous sommes enfermés à la maison, car on a peur de sortir", a expliqué le témoin. Selon lui, un hélicoptère de l'armée a atterri à Ndop avant de redécoller peu après lorsque les tirs ont cessé.
Lire aussi : Un mort et plusieurs blessés dans l'attaque d'une communeD'après lui, cet hélicoptère serait venu évacuer d'"éventuelles victimes".
La zone de Ndop a été ces derniers jours le théâtre d'une série d'accrochages entre séparatistes et soldats de l'armée camerounaise. Au moins six personnes, dont des civils, y auraient été tués en moins d'une semaine, selon la source proche des services de sécurité.
Dans le Nord-Ouest, le couvre-feu en vigueur depuis plusieurs semaines a été suspendu jusqu'au 3 janvier à l'occasion des fêtes de fin d'année.
Depuis plus d'un an, des séparatistes ont pris les armes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest anglophones du Cameroun pour en finir avec ce qu'ils estiment être "la marginalisation" de la minorité anglophone du pays.
Lire aussi : Le chef de la milice sécessionniste anglophone tué par l’armée camerounaiseDes affrontements entre soldats déployés en nombre et ces séparatistes, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s'y produisent depuis très régulièrement.
Plus de 200 membres des forces de défense et de sécurité camerounaises ont perdu la vie dans ce conflit ainsi que plus de 500 civils, selon le groupe d'analyse International Crisis Group.
Ce conflit, qui n'a cessé de prendre de l'ampleur, a déjà forcé plus de 437.000 personnes à fuir leur domicile dans ces régions, selon l'ONU.
Dans un souci d'apaisement, le président camerounais Paul Biya a décidé il y a plus de dix jours d'arrêter les poursuites engagées contre 289 détenus de la crise anglophone, mais pour de nombreux observateurs cette mesure ne suffira pas à mettre fin au conflit.