La NOC "condamne avec force les combats dans la nuit" de dimanche à lundi "et l'attaque menée contre la station 186 du champ pétrolier d'al-Charara à l'aide de roquettes RPG".
Le champ d'al-Charara, géré par la compagnie Akakus, une entreprise commune entre la NOC, les groupes espagnol Repsol, français Total, autrichien OMV et norvégien Statoil, est fréquemment la cible d'attaques ou de blocages causant l'arrêt de la production.
Il est situé dans la région d'Oubari (environ 900 km au sud de Tripoli) et produit 315.000 barils par jour, sur une production globale libyenne de plus d'un million de barils par jour, selon la compagnie nationale libyenne.
"Les personnels de la NOC sont indemnes et la production n'a pas été affectée", a indiqué la compagnie.
Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est dirigée par deux entités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA, basé à Tripoli) et reconnu par la communauté internationale, et un cabinet parallèle installé dans l'est et soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.
Début février, les forces de ce dernier, qui se sont données le nom d'Armée nationale libyenne (ANL), s'étaient emparées sans combats du champ al-Charara dans le cadre d'une opération militaire dans le sud du pays.
Depuis le 4 avril, les forces de l'ANL mènent une offensive militaire pour s'emparer de la capitale Tripoli mais font face à une résistance des combattants loyaux au GNA.
Ces combats ont fait au moins 278 morts tuées et 1.332 blessés, selon l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et 40.100 déplacés.
Samedi, la NOC avait exprimé son inquiétude face au conflit dans le pays. "Le déclenchement récent d'hostilités constitue une menace sérieuse sur nos opérations, notre production et sur l'économie nationale", avait déclaré le patron de la NOC Moustafa Sanalla.
"La compagnie est très préoccupée de la menace sur les infrastructures nationales d'energie et les tentatives d'utiliser les installations et les équipements de la NOC à des fins militaires", avait-il ajouté dans un communiqué.
La NOC avait condamné notamment "la militarisation" de ses infrastructures, évoquant "plusieurs incidents", notamment à Sidra et Ras Lanouf, dans l'est du pays, où les terminaux maritimes et une piste aérienne ont été utilisés par des forces combattantes.