Comment soigner les dépendances à Ronaldo et Lewandowski?

Cristiano Ronaldo jubile après avoir transformé un penalty lors du match Real Madrid-Juventus, Madrid le 11 avril 2018

Le Bayern Munich et le Real Madrid, opposés en demi-finale de la Ligue des champions, sont peut-être les deux meilleures équipes du monde, mais partagent le même talon d'Achille: la dépendance à leur buteur, Cristiano Ronaldo côté madrilène, et Robert Lewandowski côté bavarois.

"Cristiano, c'est Cristiano, toute sa vie il a été un tel joueur, capable de marquer 60 buts par saison. C'est vrai que nous n'en avons pas d'autre capable de le faire mais d'autres peuvent marquer", dit Zinédine Zidane, l'entraîneur du Real, avouant implicitement qu'il n'a pas vraiment de solution miracle en cas d'absence de sa star, alors que Karim Benzema, auteur de 4 petits buts en 2018, et Gareth Bale, délaissé dans les grands matches, peinent à briller.

A Munich, c'est le patron du club Karl-Heinz Rummenigge qui se charge de la promotion de son joueur: "Robert est probablement le meilleur numéro neuf en Europe", a-t-il lancé récemment, en démentant fermement toutes les rumeurs de transfert du Polonais, y compris (et surtout) vers le Real.

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-"Ronaldo nous surprend encore"-

Les chiffres, évidemment, parlent d'eux-mêmes:

En C1, Ronaldo a placé ses records à des niveaux quasi inaccessibles: 120 buts en 150 matches, dont déjà 15 cette saison, à deux longueurs de son record de 2013/14 (17). Il a marqué au moins un but lors de ses 11 derniers matches dans la compétition.

Contre le Bayern Munich, le Portugais a fait mouche 9 fois en trois confrontations européennes, dont 5 fois la saison dernière en quart de finale (doublé à l'aller à Munich et triplé au retour à Madrid).

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Sur la forme du moment, il est également au sommet: il vient de disputer 12 matches consécutifs avec au moins un but inscrit (22 buts au total), égalant sa meilleure série réussie sous le maillot blanc, 12 rencontres d'affilée en 2014.

Carlo Ancelotti, ex-entraîneur du Real et du Bayern, avait coutume de dire qu'avoir Ronaldo titulaire équivalait à commencer tous les matches en menant 1-0.

"On est très heureux d'avoir Cristiano à ce niveau-là", s'est réjoui le défenseur français Raphaël Varane. "On ne va pas dire qu'on est habitués, mais à chaque fois qu'on pense qu'il va s'arrêter, il remet ça. Il nous surprend encore."

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- Un quadruplé pour l'histoire -

Face à lui, Lewandowski ne compte "que" 45 buts dans la compétition reine, qu'il n'a jamais gagnée. Mais lui aussi fait figure d'épouvantail pour l'adversaire. Personne à Madrid n'a oublié le K.-O. qu'il a infligé au Real en demi-finale 2013. Sous le maillot de Dortmund à l'époque, il avait réussi au match aller un quadruplé historique (4-1). Ronaldo avait répliqué pour entretenir un peu d'espoir, mais c'est finalement le Borussia qui était allé en finale (perdue 1-2 contre le Bayern).

L'an dernier, alors que le Bayern recevait les Espagnols au match aller en quart de finale, son absence sur blessure avait pesé très lourd. Ronaldo avait fait voler en éclat la défense du Bayern sans que Munich ne puisse répliquer. Son but sur penalty au match retour n'avait pas évité l'élimination en prolongations (1-2, 2-4 a.p.).

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Alors que Ronaldo a 33 ans et Lewandowski 29, leurs entraîneurs Zidane et Jupp Heynckes sont confrontés au même problème: comment ménager leurs buteurs et les amener en forme pour les matches décisifs d'avril et mai, lorsque se joue la Ligue des champions et, certaines années, la Coupe et le Championnat?

Zidane n'a pas d'autre choix que de laisser son quintuple Ballon d'Or sur la touche de temps à autre pour lui permettre de récupérer, même si, depuis le départ d'Alvaro Morata en fin de saison dernière, il n'est plus réellement remplacé. La méthode a pour l'instant donné des résultats remarquables en Ligue des champions.

Lewandowski, pour sa part, avait pris les devant. Alors qu'il était le seul joueur de champ à disputer quasiment tous les matches du Bayern, il a réclamé -- et obtenu -- que le club lui trouve une doublure. C'est Sandro Wagner, international allemand, qui a accepté de revêtir le costume, et qui le remplace désormais fréquemment poste pour poste en Bundesliga depuis son arrivée à Munich au mercato d'hiver.


Avec AFP