La police comorienne a interpellé une vingtaine de personnes soupçonnées d'avoir participé à cette tentative, révélée la semaine dernière par le procureur auprès de la Cour de sûreté de l'Etat, Mohamed Abdou.
Selon lui, une bombe devait être actionnée à distance dans l'avion qui devait conduire le chef de l'Etat de l'île d'Anjouan à l'île de Mohéli, deux des îles de l'archipel.
Lire aussi : Le président comorien échappe à un attentat à la bombe, 19 personnes arrêtées"C'est du pipeau, un montage comme Azali en fabrique tous les jours à chaque fois qu'il veut arrêter des gens", a réagi mardi le porte-parole de l'opposition, Ibrahim Abdourazakou Razida, joint par l'AFP.
Une position partagée par le mouvement Ndzouani en marche (NEM), qui lutte pour que l'île d'Anjouan puisse assurer la présidence des Comores en 2021, comme le stipulait la Constitution avant sa modification en 2018 par le président Azali.
Le poste de chef de l'Etat est assuré à tour de rôle par un ressortissant de l'une des trois îles de l'Union des Comores (Anjouan, Mohéli et Grande-Comore). Le changement constitutionnel a repoussé en 2029 le tour d'Anjouan, provoquant la colère de la population.
"Comme on avance vers 2021, Azali cherche à coffrer préventivement certaines personnalités", a estimé mardi le coordonnateur du NEM, Ben Omar.
La présidence de l'Union des Comores est actuellement assurée par la Grande-Comore, avec Azali Assoumani.
Chef de l'Etat de 1999 à 2006, réélu en 2016, l'ex-colonel putschiste Azali Assoumani a remporté un nouveau mandat lors de la présidentielle l'an dernier.
L'opposition, qui compare son régime à une "dictature", n'a jamais reconnu les résultats du scrutin de 2019 et dénoncé des fraudes caractérisées, comme la plupart des observateurs étrangers ou de la société civile.