"Si un candidat est titulaire d'une autre nationalité, il doit renoncer définitivement à sa nationalité étrangère", affirme l'article 7 de ce projet de loi dont l'adoption est prévue d'ici novembre.
L'Assemblée étant acquise au gouvernement, après le boycott des législatives de 2020 par l'opposition qui dénonçait un scrutin présentant trop peu de garanties de liberté et de transparence, l'adoption du projet de loi suscite peu de suspense.
"Ce texte est une punition contre la diaspora comorienne de France. Le colonel Azali Assoumani (l'actuel chef de l'Etat, ndlr) considère que la diaspora constitue une menace sérieuse pour lui", a réagi auprès de l'AFP Said Larifou, avocat franco-comorien de 56 ans, opposant virulent au régime, actuellement en exil à Paris.
Depuis la réélection contestée en 2019 du chef de l'Etat, une partie de la diaspora comorienne de France, estimée à 300.000 personnes, est très critique du président Azali Assoumani.
Pour le pouvoir, la disposition controversée répond à un impératif de sécurité. "Il s'agit de sauvegarder la souveraineté et la sécurité du pays et de s'assurer que le président porte un attachement exclusif pour la nation comorienne et exerce sa fonction dans le seul intérêt" de l'archipel de l'océan Indien, assure le porte-parole du gouvernement Houmed Msaidie.
Le président Azali, arrivé au pouvoir à la suite d'un putsch, a gouverné le pays de 1999 à 2006, puis a été réélu en 2016 lors d'élections entachées de violence et de soupçons de fraude électorale.
Il a obtenu quelque 60% aux élections de 2019, un résultat contesté par l'opposition ainsi que par de nombreux observateurs.