Une cour d’appel camerounaise a confirmé jeudi la condamnation à la prison a perpétuité pour dix dirigeants séparatistes anglophones, rapporte la presse locale.
D’après le quotidien d’expression anglophone The Guardian Post, le juge Mindjimba Mindjimba, qui préside la Cour d’appel de la région du Centre, s’est empressé de rejeter l’appel des 10 condamnés.
Le jugement de jeudi confirme le verdict d’un tribunal militaire de Yaoundé qui avait condamné le leader des séparatistes, Sisiku Ayuk Tabe, et 9 autres personnes, à la prison à vie. Ils avaient été reconnus coupables de terrorisme et de rébellion contre le Cameroun.
Le juge a rendu sa décision sans donner aux avocats de la défense la possibilité de faire valoir leurs arguments, a déploré Amungwa Tanyi, porte-parole de l'équipe juridique des séparatistes emprisonnés, lors d'un entretien avec James Butty de la VOA.
Dénonçant ce qu’il considère comme un jugement "scandaleux", le juriste a précisé que les accusés n’ont jamais eu l’opportunité de rencontrer leurs avocats. Par ailleurs, a-t-il ajouté, le juge s'est exprimé entièrement en français, malgré le fait que les prévenus maitrisent plutôt l’anglais.
Lire aussi : Les sécessionnistes anglophones nient toute implication dans l'assassinat brutal d'une jeune camerounaiseSe réclamant citoyens de la république autoproclamée d'Ambazonie, les séparatistes se battent pour l'indépendance des deux régions anglophones du Cameroun.
Ils avaient été arrêtés en 2018 au Nigeria et déportés au Cameroun. Leur transfert aux autorités camerounaises avait suscité beaucoup d'indignation au sein du mouvement, qui avait vu en cet acte une violation du droit international protégeant les demandeurs d'asile. Même le HCR, l’agence pour les réfugiés des Nations Unies, avait dénoncé leur déportation.
Selon Amungwa Tanyi, l’équipe de défense des dirigeants séparatistes prévoit de faire appel devant la Cour suprême du Cameroun.
"Nous allons continuer à leur enseigner le droit", a-t-il déclaré.
Lire aussi : Les indépendantistes anglophones lèvent des fonds en ligne, loin du regard de l'État camerounais